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TÉMOIGNAGE Journaliste et poète

Mirèse Akar, qui vient de nous quitter, est une journaliste pionnière de la presse culturelle francophone au Liban, qui a collaboré principalement dans les deux suppléments culturels successifs de L’Orient-Le Jour: Vie moderne, Culture, Jeunes, puis Samedi. Les deux suppléments ont paru en 1972-1975, sous la direction d’Édouard Saab avec l’aide dynamique, discrète, efficace et avisée de Mirèse Akar. Deux suppléments qui étaient le reflet authentique de la vie culturelle du Liban d’avant-guerre. On y relève des signatures éminentes: Marwan Hamadé, Viviane Haddad Ghanem, Josiane Aoun, Négib Aoun, Joseph Chami, Mounir Chamoun, Issa Goraieb, Claire Gebeyli, Jad Hatem, Rudolph el-Kareh, Paul Kouri, Samir Nasri, Fady Noun, Antoine Sfeir... Après un long labeur au Jour, avec la fusion devenue impérative, j’ai continué à collaborer à L’Orient-Le Jour et aux suppléments culturels, mû par Édouard Saab, toujours bouillonnant d’idées, et par Mirèse Akar, aussi pétillante de culture, attelée avec détermination et conviction à la tâche. Ce qu’on ne sait pas est que Mirèse Akar a obtenu le 2e prix d’un concours de poésie que nous avions organisé, Charles Abou Chacra et moi-même, en 1962, en tant que membres du comité de l’Amicale de l’École supérieure des lettres. Mirèse Akar était alors, à 19 ans, en propédeutique. Le jury était composé de Mme Beaulieu, épouse de l’ambassadeur du Canada, M. Lequiller, conseiller culturel près l’ambassade de France, M. Jacques Mettra, directeur de l’École supérieure des lettres, Georges Chehadé, alors conseiller artistique de l’ambassade de France, et Salah Stétié, rédacteur en chef de L’Orient-littéraire. J’ai retrouvé l’ensemble du dossier du concours de 1962, avec les poèmes de 42 candidats, dont ceux de Nassib Noujaim, Hady Eid, René Abirached, Issam Abdel Baki, Sélim Catafago, Mona Chemaly, Antoine Sfeir (actuel journaliste), Négib Aoun (actuel rédacteur en chef de L’Orient-Le Jour), André Gédéon (le metteur en scène et cinéaste), Ibrahim Najjar (le juriste et professeur de droit)... L’ensemble des poèmes devait être publié dans une édition de la revue Échelles, éditée par l’Amicale de l’École supérieure des lettres. L’Orient littéraire, avec Salah Stétié comme rédacteur en chef, et André Bercoff, a publié dans son n° 77 du 28 avril 1962 une page entière sur les résultats du concours, avec la photo de Mirèse Akar. Voici les deux poèmes primés de Mirèse Akar: Pour une chanson Quand le chant de ton oiseau a disparu Tu dois comprendre qu’il n’est pas mort Accroche sa cage à la poutre Son dernier chant à ton pommier Quand le chant de ton oiseau reviendra Le pommier sera en fleurs. La pluie Demain demain nous verrons Le long dialogue entre le ciel et la terre Le long dialogue appelé pluie C’est la forme toute simple du nuage Qui rend à la terre et à la mer Leur savante façon d’habiller les étoiles. Le 1er prix (Anne Mourani, 16 ans, Lycée français de jeunes filles) consistait en un séjour d’un mois en France, organisé par la Mission culturelle française; le 2e prix (Mirèse Akar) en un séjour d’une semaine en France. C’est une grande page de l’histoire intellectuelle et culturelle du Liban qu’il faut faire revivre. Une page aussi de la vitalité culturelle du mouvement estudiantin, il y a plus de quarante ans. Mirèse Akar y est, et y sera plus tard, avec toute sa plénitude, dans les deux suppléments culturels de L’Orient-Le Jour. Antoine MESSARRA
Mirèse Akar, qui vient de nous quitter, est une journaliste pionnière de la presse culturelle francophone au Liban, qui a collaboré principalement dans les deux suppléments culturels successifs de L’Orient-Le Jour: Vie moderne, Culture, Jeunes, puis Samedi. Les deux suppléments ont paru en 1972-1975, sous la direction d’Édouard Saab avec l’aide dynamique, discrète, efficace et...