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Irak - La série noire des enlèvements continue : un ingénieur français kidnappé par des inconnus à Bagdad Saddam Hussein plus vindicatif que jamais à la reprise de son procès

L’ancien président irakien Saddam Hussein, jugé à Bagdad par le Haut tribunal pénal irakien pour le massacre de 148 chiites, a déclaré hier qu’il n’avait « pas peur de la peine de mort ». Parallèlement, sur le terrain, un ingénieur français a été enlevé hier, il devient ainsi le sixième otage en dix jours. «Je n’ai pas peur de la peine de mort », a dit l’ex-dictateur irakien lorsque le président du tribunal a voulu l’interrompre alors qu’il répondait à un témoin. La troisième audience du procès, hier à Bagdad, a été ainsi émaillée de vifs échanges entre les avocats de la défense et le président du tribunal et de plusieurs incidents impliquant l’ancien dictateur et ses sept coaccusés. La prochaine audience est prévue demain, à la demande de l’accusation et des avocats de la défense. Les huit accusés sont jugés pour le massacre de 148 habitants du village chiite de Doujail au nord de Bagdad, tués en représailles après un attentat commis en 1982 contre le convoi du président déchu. Les accusés, qui ont tous plaidé non coupables, risquent la peine de mort par pendaison. Le procès ouvert le 19 octobre, ajourné une première fois au 28 novembre, a repris hier devant le Haut tribunal pénal, dont la légitimité a été d’emblée contestée par la défense. Le président du tribunal, le magistrat kurde Rizkar Amine, a refusé de débattre de ce sujet provoquant le retrait temporaire des avocats, notamment les anciens ministres de la Justice, l’Américain Ramsey Clark, et le Qatari Najib Nouaïmi. « Je veux juste deux minutes », a insisté M. Clark. Devant le refus persistant du président du tribunal de lui accorder la parole, la défense s’est retirée. « À votre guise. On devra nommer d’autres avocats », a alors répliqué M. Amine. Saddam Hussein, qui n’a rien perdu de sa pugnacité depuis le début du procès, a alors interpellé vivement le président du tribunal: « Comment (le tribunal) est-il légitime, alors qu’il a été formé sous l’occupation ? » a-t-il dit tout en refusant par avance la désignation d’autres avocats. Finalement, les avocats sont revenus, le président Amine ayant changé d’avis et accepté qu’ils présentent oralement leurs doléances. Par ailleurs, la déposition du premier témoin à être entendu personnellement dans ce procès, Ahmed Hassan Mohammed, 38 ans, membre du parti chiite al-Dawa, a été interrompue à plusieurs reprises par le demi-frère de Saddam Hussein, méthodique, s’intéressant aux moindres détails. Il a qualifié le témoin de « menteur » et son témoignage de « mise en scène ». Coiffé du keffieh, Barzan, responsable des services de renseignements au moment des faits, a récusé les accusations de « torture et de maltraitance » formulées par le témoin. Ahmed Hassan Mohammed a cité les noms de plusieurs de ses voisins tués à Doujail. Interrompu par Saddam Hussein, en colère, qui lui a demandé : « Étiez-vous présent ? », le témoin, excédé, a répondu : « Bien sûr que j’y étais. » « Un de mes amis a été torturé. Il a été tué devant moi et j’ai été témoin de ce meurtre », a-t-il poursuivi. D’un autre côté, l’armée américaine a annoncé hier la mort de Mohammed Hamza Zoubaïdi, ancien Premier ministre de Saddam Hussein, alors qu’il était en détention la semaine dernière dans un hôpital militaire américain. Un sixième otage en 10 jours Sur le terrain, un ingénieur français a été enlevé par des inconnus armés dans un quartier résidentiel de l’ouest de Bagdad. Quatre hommes armés, dont une femme, ont fait irruption à son domicile et ont voulu le forcer à les suivre, selon la police. Devant sa résistance, les kidnappeurs l’ont frappé à la tête et l’ont emmené vers une destination inconnue, a-t-on ajouté. Selon la police, il travaillait comme ingénieur dans une station d’épuration de l’eau de la capitale. Le ministère français des Affaires étrangères a confirmé cet enlèvement, précisant qu’il s’agissait de « M. Bernard Planche qui travaille pour une organisation non gouvernementale (ONG) ». Aucun groupe n’avait revendiqué cet enlèvement en début d’après-midi. La série noire des enlèvements avait repris le 25 novembre avec celui d’une Allemande et de son chauffeur irakien dans le nord du pays. Le lendemain, deux Canadiens, un Britannique et un Américain étaient kidnappés à Bagdad. À Baaqouba, un Irakien travaillant pour la Commission électorale indépendante d’Irak (IECI) a été abattu hier par des inconnus, a annoncé le chef de l’IECI dans la province. À Ramadi, l’armée américaine a annoncé hier le déclenchement de la sixième opération dans cette région, à l’ouest de Bagdad, en moins d’un mois, en coopération avec les soldats irakiens, pour « neutraliser la rébellion » avant les législatives. En même temps, le ministère de la Défense a annoncé une prochaine opération de l’armée irakienne à Bagdad, avant le scrutin du 15 décembre. Par ailleurs, le ministre britannique de la Défense John Reid a annoncé hier, à l’issue d’une visite aux troupes britanniques en Irak, que l’armée irakienne est mieux à même d’assurer la sécurité dans le pays qu’il y a un an. Enquête sur les violences contre Allaoui Le ministre irakien de l’Intérieur, Bayane Jabr Soulagh, a, de son côté, annoncé hier qu’un comité avait été formé pour enquêter sur les jets de pierres dont a été victime l’ex-Premier ministre irakien Iyad Allaoui à Najaf, a rapporté l’agence officielle koweïtienne KUNA. Dimanche, Iyad Allaoui, candidat aux législatives, a été caillassé dans la ville sainte de Najaf, au sud de Bagdad, et a accusé ses assaillants d’avoir tenté de le tuer.


L’ancien président irakien Saddam Hussein, jugé à Bagdad par le Haut tribunal pénal irakien pour le massacre de 148 chiites, a déclaré hier qu’il n’avait « pas peur de la peine de mort ». Parallèlement, sur le terrain, un ingénieur français a été enlevé hier, il devient ainsi le sixième otage en dix jours.

«Je n’ai pas peur de la peine de mort », a dit...