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Actualités - CHRONOLOGIE

CHINE - Des milliers de personnes ont manifesté pour réclamer l’instauration de la démocratie dans l’ancienne colonie Hong Kong : Pékin restera sourd aux appels de la rue

Pékin restera sourd aux appels de cent à deux cent cinquante mille Hongkongais, selon les estimations, qui sont une nouvelle fois descendus dans la rue dimanche pour réclamer l’instauration de la démocratie dans l’ancienne colonie, pensent les experts. «Il est certain que cela ne va pas pousser Pékin à consentir des concessions significatives » : pour Joseph Cheng, politologue à l’Université municipale de Hong Kong, le défilé de dimanche n’a fait que poser davantage de points d’interrogation. « Franchement, personne ne sait exactement que faire maintenant et comment nous allons aller de l’avant », résume-t-il. 63 000 selon la police, entre 80 000 et 100 000 selon un décompte d’un institut indépendant, 250 000 selon les organisateurs : la querelle sur le nombre des manifestants n’efface pas le fait que, une nouvelle fois, la rue a réclamé l’instauration d’un suffrage universel à Hong Kong. Déjà en juillet 2003 et 2004, 500 000 des sept millions de Hongkongais avaient exigé le droit d’élire leur chef de l’Exécutif, actuellement nommé par un collège acquis à Pékin, ainsi que l’ensemble des députés du Parlement local, dont seule la moitié est pour l’instant élue. Le suffrage universel est inscrit comme « but ultime » dans la Constitution de l’ancienne colonie britannique adoptée lors de sa rétrocession à la Chine en 1997. Mais aucun calendrier n’est fixé pour son instauration. Le pouvoir communiste à Pékin, qui garde la main haute sur le territoire en dépit du « haut degré d’autonomie » consenti lors du retour à la Chine, a déjà opposé une fin de non-recevoir à ces revendications, au moins pour les prochains renouvellements de l’Exécutif et du Parlement en 2007 et 2008. Mais la foule réclame une « feuille de route » qui fixe les étapes vers le suffrage universel, ce que l’actuel chef de l’Exécutif, Donald Tsang, refuse. Sous-entendant qu’il était pieds et poings liés par Pékin, M. Tsang a assuré qu’il ne pouvait aller plus loin que sa proposition d’élargir les collèges chargés de nommer l’Exécutif et les députés. Cette réforme est jugée trop timorée par les démocrates. « Il n’y aura pas de feuille de route. La Chine ne cèdera pas », tranche Peter Cheung, politologue à l’Université de Hong Kong. « Exiger une feuille de route est irréaliste. Pékin a peur que, s’il cède à la pression, il perde le contrôle de la population », explique l’expert. M. Cheng estime quant à lui que « le vrai défi revient aux démocrates qui doivent déterminer ce qu’ils vont faire si une feuille de route n’est pas accordée ». Si tel est le cas, « l’agressivité de la population va s’accumuler », avertit le Hong Kong Economic Journal. Anthony Cheung, politologue qui a récemment défrayé la chronique en devenant le premier démocrate à accepter un poste de conseiller du gouvernement, croit cependant que « Pékin et le gouvernement de Hong Kong devraient commencer à écouter la population ». « Pékin ne peut pas continuer à éluder la question. »

Pékin restera sourd aux appels de cent à deux cent cinquante mille Hongkongais, selon les estimations, qui sont une nouvelle fois descendus dans la rue dimanche pour réclamer l’instauration de la démocratie dans l’ancienne colonie, pensent les experts.

«Il est certain que cela ne va pas pousser Pékin à consentir des concessions significatives » : pour Joseph Cheng, politologue à...