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Actualités - CHRONOLOGIE

Les lecteurs ont voix au chapitre

Le souvenir de Kamal Joumblatt 6 décembre 1917 : un homme naît, qui devait marquer de son empreinte indélébile l’histoire de son pays, de la région tout entière. Kamal Joumblatt, leader politique, homme d’État, penseur, avait cette faculté, de plus en plus rare de nos jours, de réfléchir et de juger avant d’agir. 16 mars 1977 : après soixante années de combat pour le Liban et pour le monde arabe, cet être extraordinaire tombait sous les balles des assassins stipendiés, victime de sa fidélité à sa patrie. Depuis, les criminels qui s’étaient attaqués à lui n’ont cessé de s’en prendre à des leaders libanais. L’énumération de leurs noms serait longue, de René Moawad à Rafic Hariri, Bassel Fleihan et vingt autres personnes tués dans l’explosion du 14 février qui a secoué le monde, de tous ceux que la barbarie a tués : Georges Haoui, Samir Kaissir… Du coup, les Libanais, unis après des années de guerre, se réveillaient et descendaient dans la rue, jeunes, vieux, femmes, hommes, brandissant un seul drapeau, celui qui arbore le cèdre éternel. Le Liban se soustrayait alors à la pesante emprise syrienne pour réaliser enfin son indépendance. En cette année, celle du 88e anniversaire de votre naissance, « Ya Mouallem », nous nous inclinons devant votre souvenir, qui restera éternel lui aussi, et saluons votre âme. Du paradis où vous vous trouvez, je sais que vous nous regardez : vous pouvez être fier de voir que nous sommes parvenus à réaliser enfin votre rêve. Un rêve que vous avez payé de votre vie. Ridab BOU NASSER EDINE Élégance ministérielle De tout temps, avant, pendant et après la guerre, nos hommes politiques ont toujours été impeccables dans leurs tenues vestimentaires, et surtout l’été, quand tous les ministres devaient se mettre en costumes blancs pour le Conseil hebdomadaire (protocole oblige) De ce côté-là, l’élégance régnait, faisait l’unanimité au sein de l’hémicycle et en Conseil des ministres. Nous étions fiers de nos hommes politiques. Tous les pays, et surtout ceux de la région, nous enviaient pour ce protocole strict et cette élégance consensuelle, la seule chose qui a toujours rassemblé nos politiciens, en les mettant à l’unisson. Or que voit-on ces jours-ci ? Des ministres mal rasés et sans cravates, vestes déboutonnées et cols de chemises ouverts. Est-ce une nouvelle mode ou bien une nouvelle démocratie importée ? En plus, ces ministres ne sont jamais contents, jamais d’accord, et se permettent de quitter le Conseil des ministres en claquant la porte, quand ils veulent et comme ils veulent, sans qu’ils ne soient inquiétés... Quel gâchis ! Un ministre, il se tait, il exécute, ou bien il démissionne. Et surtout, surtout, il met une cravate, par respect pour la fonction et pour le peuple libanais qu’il représente, car un ministre ne représente pas une communauté ou un parti politique... mais tout le Liban. André JABBOUR Paris Indépendance 2005 22 novembre 2005. Jour de notre indépendance. Indépendance enfin retrouvée bien qu’incomplète… car bien que nous ayons crié haut et fort liberté, souveraineté, indépendance, bien que ce cri vienne du fond du cœur, bien qu’il soit plein d’amour pour notre chère patrie, bien qu’il soit aussi un cri qui reste d’espoir, nous ne pouvons continuer d’oublier ceux pour qui ces mots sonnent encore creux, ceux que nous avons oubliés, depuis… 15, 20, 25 et même 27 ans parfois. Ceux-là qui attendent un être cher, disparu quelque part, on ne sait où. Disparu surtout et avant tout de notre mémoire collective … C’est pourquoi, aux slogans de liberté, souveraineté, indépendance, devrions-nous ajouter celui de solidarité. Ne pas le laisser à l’état de slogan. Il suffit de parler. Il faut maintenant agir ! Pas seulement utiliser la douleur des familles des disparus à des fins de basse « politicaillerie ». Il y a certainement quelque chose à faire. Faisons-le ! Tous. Main dans la main. Sincèrement. Pour que « liberté, souveraineté, indépendance » prennent tout leur sens, pour que chaque Libanais puisse se les approprier. Mylène ASSAF Former une nation Si d’aucuns pensent que les gens en qui nous avons mis notre idéal trahissent nos espérances en composant avec Michel Murr, Sleiman Frangié et le Hezbollah, comment concevons-nous la composition entre les FL, les Kataëb, Joumblatt et le Courant du futur ? Ne s’agit-il pas encore d’une autre entité erronée selon cette même logique ? Ne savons-nous pas que le Liban est un puzzle difficile à composer et à régler ? Alors taisons-nous tous et composons tous ensemble, anciens et nouveaux, jeunes et vieux, nationalistes et moins nationalistes, extrémistes et moins extrémistes, et formons une fois pour toute, nous tolérant les uns les autres et nous montrant conciliants les uns avec les autres, une nation digne de ce nom, de son histoire et de la gloire de tous ses martyrs, qui qu’ils soient. P. INGEA Revoir le Liban Après 41 ans vécus au Canada, à Montréal, j’aurais beaucoup aimé revoir mon Liban avant de mourir, mais la situation instable qui y prévaut me laisse indécis. Je vous écris ce petit mot pour vous faire part des sentiments des vieux de ma génération, qui sont toujours attachés à la patrie et qui souhaitent que les souffrances du Liban cessent, comme au temps de mon oncle, le général Fouad Chéhab, qui avait su, lui, préserver les liens entre les diverses composantes de la société libanaise. Kamal CHÉHAB La même logique ? Je remercie L’Orient-Le Jour pour tous les efforts que déploie la rédaction afin de nous donner une idée sur la réalité du pays, même quand on est loin. Je me suis arrêté à la déclaration de M. Joumblatt (L’Orient-Le Jour du mercredi 30 novembre 2005) : « L’un des inculpés qui possédaient des établissements de téléphones portables à Tripoli (qui auraient fourni l’équipement utilisé par les exécutants du 14 février) a été trouvé mort à la suite d’un accident de la route, dans la région de Bteghrine, dans d’obscures conditions. Il est bizarre, étonnant, que ce personnage de Tripoli soit arrivé dans la région de Bteghrine, qui est sous influence de certains partis d’obédience syrienne. » Plus loin dans le journal (même édition), j’ai été frappé par un autre titre : Faits et méfaits « Vol d’objets romains au palais de Beiteddine ». Je me demande si la même logique s’applique partout. Souheil CHEMALY Bethesda, USA Dialogue de sourds Comment se comprendre ? Comment arriver à s’entendre ? Comment débloquer une situation ? Alors que, d’une part, se trouve un juge européen (qui plus est allemand !) profondément imprégné de la culture des droits de l’homme et du citoyen et dont l’analyse repose et sur l’esprit des lois et sur un esprit cartésien. Et, d’autre part, un régime totalitaire et moyenâgeux, aussi corrompu que despotique, puisant sa force dans la terreur qu’il fait régner et dont les fondements reposent sur le crime et la torture. En effet, face à un travail qui se veut le plus rigoureux possible et à une enquête accomplie dans le respect des lois et des droits, le gouvernement syrien, aux dons de prestidigitation connus, fait défiler ses pantins aussi burlesques que pathétiques. Deux mondes différents, deux langages différents. Celui du droit, de la droiture et de la rectitude et celui, kafkaïen, d’un régime aux abois qui cherche à retarder l’échéance par tous les moyens. Eddy TOHMÉ De Rambo à Woody Allen Monsieur l’ambassadeur d’Argentine, Vous nous voyez honteux face à vos commentaires (L’Orient-Le Jour du mardi 8 novembre 2 005) quant au bruit de fond des portables dans les salles de cinéma libanaises, où vous aimez vous plonger dans le monde de Woody Allen ou d’autres. J’ai cru reconnaître en vous un passionné de cinéma répertoire, faute d’une meilleure appellation. Vous nous voyez aussi fiers de cette jeunesse, versée dans la technologie virtuelle des portables, assistant à des films outre les derniers succès faciles importés de Hollywood. Ma génération assistait aux derniers Rambo le revolver à la ceinture. Jean-Claude DELIFER M.D. Montréal, Canada
Le souvenir de Kamal Joumblatt

6 décembre 1917 : un homme naît, qui devait marquer de son empreinte indélébile l’histoire de son pays, de la région tout entière. Kamal Joumblatt, leader politique, homme d’État, penseur, avait cette faculté, de plus en plus rare de nos jours, de réfléchir et de juger avant d’agir.
16 mars 1977 : après soixante années de combat pour le Liban...