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Actualités - OPINION

Nouvelle tutelle, ou tutelle par procuration ?

Une des richesses du Liban consiste en la variété de beaucoup d’éléments, depuis les marques innombrables d’autos jusqu’à la mode vestimentaire. Mais nous avons aussi la variété dans la tutelle, ou plutôt dans le mode d’exercice de la tutelle. Expliquons-nous sur celle-ci : Notre pays a subi une rigoureuse tutelle d’autant plus inavouée qu’inavouable. Plus sa chape de plomb s’appesantissait, moins on osait en parler. Par contraste, ceux-là mêmes qui en étaient les plus grands bénéficiaires et le bras exécuteur le plus ferme ne sont plus gênés par ce mot et le manipulent aujourd’hui facilement. Cependant, avec ces deux nuances : 1- Ils font, sans état d’âme, des allusions implicites à la tutelle de trente ans, comme si elle avait été exercée par l’État du Liechtenstein, et avec des agents locaux à l’identité inconnue, qui ont disparu dans la nature avec leurs maîtres le 26 avril dernier. 2- Ces mêmes agents, ayant maintenant revêtu au grand jour leur identité réelle, se pavanent sur la scène politique et proclament leur souci, et même leur inquiétude, de voir le pays risquer de retomber sous une « nouvelle tutelle », reconnaissant par là, sans conteste, que le pays a déjà eu tant de mal à en finir avec la précédente tutelle... Mais, plaisanterie à part, ceux que les médias appellent « les alliés de la Syrie » devraient avoir plus de pudeur dans leurs attaques contre les responsables de la légalité internationale et dans leurs manœuvres cousues de fil blanc pour faire échouer l’enquête destinée à révéler l’identité des commanditaires et exécuteurs du crime du siècle. Au lieu de cela, ils vont beaucoup plus loin, comme s’ils avaient reçu procuration des ex-tuteurs pour les représenter au grand jour : c’est, par exemple, le lendemain des propos outrageants proférés par le chef de l’État voisin contre le Premier ministre libanais. Celui-ci, en Conseil des ministres, a commencé à évoquer l’incident. Instantanément, sans un mot, au mépris de toute courtoisie et de tout usage administratif élémentaire, les quatre ministres que les médias qualifient d’« alliés de la Syrie » quittent la réunion en claquant la porte. Le notion d’excuses et de regrets étant exclue du comportement de certains politiciens, les porte-parole des opposants combattent avec tous leurs moyens l’attribution à une juridiction internationale de la saisine de l’affaire, se muant, de suppôts de la tutelle de trente ans, en prétendus combattants pour la souveraineté du pays « qu’ils défendraient avec toute leur vigueur ». N’est-ce pas là un exemple de « tutelle par procuration » ? Albert SARA
Une des richesses du Liban consiste en la variété de beaucoup d’éléments, depuis les marques innombrables d’autos jusqu’à la mode vestimentaire.
Mais nous avons aussi la variété dans la tutelle, ou plutôt dans le mode d’exercice de la tutelle. Expliquons-nous sur celle-ci :
Notre pays a subi une rigoureuse tutelle d’autant plus inavouée qu’inavouable. Plus sa chape de...