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Unité des chrétiens libanais et priorités du 14 mars

Des appels en vue d’une unité des chrétiens ont été lancés dernièrement à la faveur des développements dramatiques survenus dans le pays. L’assassinat de Rafic Hariri, les mouvements populaires en faveur du retrait des troupes syriennes et ceux en appui à la Résistance anti-israélienne, le retrait syrien total, les élections législatives, la formation du gouvernement Siniora et, finalement, l’évolution de l’enquête internationale sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre furent autant de motivations pour plusieurs instances chrétiennes en vue d’œuvrer en faveur de cette unité. Cependant, un rappel des contextes historiques passés dans lesquels cette unité s’était concrétisée est primordial. L’Alliance tripartite (Helf) fut la première forme tangible de réunification des pôles chrétiens, en 1968. En 1969, elle était suivie d’une entente entre les pôles du Helf et ceux, chrétiens, du Nahj chéhabiste pour contrer la présence armée palestinienne. En 1976, le Front libanais représenta également un effort commun des leaders chrétiens libanais. Enfin, l’année 2001 vit la constitution de la rencontre de Kornet Chehwane. Il serait intéressant de souligner ce qui distingue ces expressions d’unités. 1968 - Le Helf était destiné à remplacer le chéhabisme, usé par dix ans de pouvoir, en initiant un nouveau départ pour le pouvoir des maronites exercé à l’ombre de la Consitution de 1943. 1969 - Les retrouvailles interchrétiennes contre la présence armée palestinienne furent comme une réaction instinctive contre l’intrusion d’un facteur de bouleversement de l’équilibre du pouvoir et représentant, également, un défi à l’autorité de l’État libanais. 1976 - Le Front libanais représentait le souci de joindre les efforts de défense politique et armée. 2001 - Kornet Chehwane concrétisa l’écho favorable de la majorité des chrétiens à l’appel du Conseil des évêques maronites de septembre 2000 pour agir en vue du retrait syrien du Liban. L’opposition chrétienne, et Kornet Chahwane en particulier, mena l’ensemble des chrétiens à des retrouvailles interlibanaises à la suite de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Hariri et de la journée du 14 mars, préludes au retrait syrien, fin avril 2005. Quels objectifs serviront les appels à l’unité des chrétiens lancés actuellement ? Pour ébaucher une réponse significative, il conviendrait de définir le contexte actuel et les priorités. Le pays demeure à l’heure du mouvement du 14 mars. Les priorités du processus lancé sont les enjeux actuels. Elles sont énumérables ainsi : 1- La vérité sur l’assassinat de Rafic Hariri. 2- L’avenir du mandat Lahoud. 3- La réédification de l’appareil étatique pour servir les besoins de la souveraineté nationale. 4- Une entente commune sur la concrétisation des efforts de la Résistance anti-israélienne, dans le cadre élargi d’une stratégie de la nouvelle République issue du 14 mars, de ses priorités et de ses tâches. 5- L’accord sur les meilleurs moyens d’empêcher que les appels à l’armement de la Résistance ne voilent l’objectif de favoriser une des composantes libanaises au détriment des autres. 6- Le désarmement des camps palestiniens. 7- Une application équilibrée de l’accord de Taëf. 8- Une réforme générale de l’Administration. L’unité des chrétiens projetée ou voulue ne pourrait qu’être un levier à la réalisation de ces priorités. Elle permettrait à la composante chrétienne de rejoindre de nouveau le processus en cours, de l’enrichir et d’en profiter. Par contre, une tentative de réunifier le leadership des chrétiens pour en faire un obstacle à ce même processus pourrait, peut-être, le ralentir, mais elle boucherait définitivement pour les chrétiens libanais les perspectives d’avenir et les ramènerait à un passé en pleine décomposition. Ibrahim K. GEMAYEL
Des appels en vue d’une unité des chrétiens ont été lancés dernièrement à la faveur des développements dramatiques survenus dans le pays. L’assassinat de Rafic Hariri, les mouvements populaires en faveur du retrait des troupes syriennes et ceux en appui à la Résistance anti-israélienne, le retrait syrien total, les élections législatives, la formation du gouvernement Siniora et,...