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Égypte - À Bossad, des électeurs escaladent les murs d’enceinte des bureaux de vote pour arriver à l’urne Un mort et des dizaines de blessés dans la phase finale des législatives

Un manifestant a été tué hier et des dizaines d’autres ont été blessés par balles, dans une spirale d’incidents violents au premier tour de la phase ultime du long mois des législatives en Égypte. Dix millions d’électeurs étaient appelés aux urnes au premier tour de cette troisième étape, le second étant prévu pour le 7 décembre. Le Parlement compte 454 sièges, dont dix directement nommés par le président Hosni Moubarak. Après Le Caire, puis Alexandrie et d’autres grands ports du Nord, le scrutin concerne des villes du delta, dans le Nord, ainsi que du Sinaï (Nord-Est) et de la Haute-Égypte (Sud). Dès le début de ce scrutin très tendu, les forces de police avaient entravé l’accès de bureaux de vote de circonscriptions-clefs, en particulier dans le delta du Nil, dans le nord du pays, selon les témoignages concordants. Des correspondants de l’AFP ont relevé que le scrutin s’était tenu calmement dans la péninsule du Sinaï, ainsi qu’à Assouan, au sud, mais que des entraves au vote ont eu lieu à Souhag, à 500 km au sud du Caire. Un manifestant, Gomaa al-Zeftaoui, a été tué, et 70 autres ont été blessés quand la police a ouvert le feu devant un bureau de vote, à Baltim, une ville côtière du delta, à 220 km au nord du Caire. Le ministère de l’Intérieur a confirmé ce mort dans un communiqué, mais en l’imputant à un affrontement entre adversaires politiques, la police ayant dû utiliser des gaz lacrymogènes pour « mettre un terme aux violences ». Il s’agit du troisième mort depuis le début des législatives, le 9 novembre, deux mois après l’élection présidentielle remportée par Hosni Moubarak, 77 ans, au pouvoir depuis un quart de siècle. Dans le village de Bossad, au nord du Caire, des électeurs ont dû escalader avec des échelles de bois les murs d’enceinte de bureaux de vote pour aller voter, en se jouant des forces de l’ordre. La confrérie des Frères musulmans, interdite mais tolérée, s’est dit être la cible d’une traque généralisée dans les neuf governorats appelés à désigner, parmi 1 774 candidats, les 136 derniers sièges à attribuer. La police a interpellé plus de 500 islamistes les jours précédant cette phase cruciale. Le ministère de l’Intérieur a justifié cette vague d’interpellations en soulignant que les Frères musulmans restaient une « organisation illégale » et que certains de leurs membres « conspiraient pour commettre des violences ». Si le Parti national démocrate (PND) de M. Moubarak est largement en tête, s’étant octroyé 200 députés, il paraît déterminé à empêcher par tous les moyens les islamistes de se rapprocher du seuil symbolique des 100 députés. Mais d’ores et déjà, jamais les Frères musulmans, qui se sont engouffrés dans une brèche de démocratisation sous pression américaine, n’auront disposé d’une telle représentation parlementaire depuis la fin de la monarchie en 1952. Au mieux, les Frères musulmans, qui ne présentent que 49 candidats sur la troisième phase, ne s’octroyeront que 20-25 % de l’Assemblée, mais ils sont devenus la seule force d’alternative au PND, hégémonique depuis un quart de siècle. Washington a condamné implicitement mercredi cette vague d’arrestations anti-islamiste, demandant aussi que le choix par les urnes « soit à l’abri des menaces de violence ou de coercition ».
Un manifestant a été tué hier et des dizaines d’autres ont été blessés par balles, dans une spirale d’incidents violents au premier tour de la phase ultime du long mois des législatives en Égypte. Dix millions d’électeurs étaient appelés aux urnes au premier tour de cette troisième étape, le second étant prévu pour le 7 décembre. Le Parlement compte 454 sièges, dont dix...