France Acquittement général dans l’affaire d’Outreau, le fiasco judiciaire confirmé

Un acquittement général a été requis hier pour les six accusés rejugés en appel dans l’affaire de pédophilie d’Outreau (nord de la France), qui se confirme comme un des plus grands fiascos de l’histoire judiciaire française. « Nous devons faire en sorte que cela ne se reproduise plus », a déclaré le procureur général de Paris, Yves Bot, un des plus hauts magistrats du parquet en France. Dans une démarche rarissime, il est venu réclamer en personne l’acquittement des six accusés, exprimant ses « regrets » pour cette « véritable catastrophe ». Ces réquisitions d’acquittement sont la suite logique de l’effondrement des charges de l’accusation pendant le procès en appel qui a duré près de quatre semaines. Deux moments forts ont marqué ce procès : les rétractations des deux enfants qui avaient accusé l’abbé Dominique Wiel de viols, et l’audition des quatre condamnés définitifs, dont la principale accusatrice, Myriam Badaoui-Delay, qui ont innocenté les accusés. La « catastrophe judiciaire » du premier procès a obligé l’État à reconnaître sa responsabilité en versant d’importantes indemnités aux acquittés (de 300 000 à 500 000 euros). L’affaire d’Outreau avait éclaté en décembre 2000, après l’« affaire Dutroux » en Belgique. Elle avait rapidement pris une ampleur particulièrement sordide et spectaculaire, avec le prétendu meurtre en France d’une fillette enlevée en Belgique et le tournage de films pornographiques et pédophiles.