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Le cap des 1 000 exécutions devrait être franchi aujourd’hui, mais le nombre de sentences diminue La peine de mort globalement en recul aux USA

Les États-Unis doivent franchir cette semaine le cap des mille personnes exécutées depuis 1976, alors que la peine de mort est globalement en recul dans ce pays avec moins de jurys qui condamnent à mort, moins d’exécutions et toujours plus de moratoires au niveau des États. Trois exécutions étaient programmées en début de semaine en Arizona, Ohio et Virginie. Si aucune d’entre elles n’est retardée, l’exécution ce soir dans la prison de Jarratt (Virginie) de Robin Lovitt, condamné pour un meurtre dans une salle de billards, pourrait ainsi être la millième depuis le rétablissement de la peine capitale. « Ce chiffre repère s’inscrit dans le contexte d’un pays qui s’éloigne clairement de la peine de mort », affirme le Centre d’information sur la peine de mort (DPIC), basé à Washington. « Si la 1 000e exécution est un événement significatif, il n’indique pas un développement ou un fort soutien en faveur de la peine capitale », note son directeur Richard Dieter, soulignant qu’au contraire, « énormément d’indicateurs montrent que le pays s’en dégage plutôt ». Les statistiques montrent un déclin de 50 % du nombre de condamnations à mort depuis la fin des années 1990, et une baisse de 40 % du nombre d’exécutions, depuis une pointe à 98 en 1999. Par ailleurs, la population des couloirs de la mort – les ailes des prisons réservées aux condamnés à mort – baisse tous les ans depuis 2001. En octobre, un sondage Gallup montrait que 64 % des Américains restaient favorables à cette pratique, chiffre bien inférieur aux 80 % du milieu des années 1990. Sérieusement mise à mal par plusieurs erreurs judiciaires avérées qui se sont parfois traduites par l’exécution d’innocents, la peine de mort a fait l’objet de critiques nourries ces dix dernières années. L’ancien gouverneur de l’Illinois George Ryan, troublé par les failles du système judiciaire, avait marqué les consciences en janvier 2003 en graciant tous les condamnés à mort de l’État, commuant leur peine en prison à vie tout juste 48 heures avant de quitter ses fonctions. « De plus en plus de personnes comprennent que la peine capitale fait des erreurs, affecte de manière disproportionnée les pauvres et les minorités raciales, n’a pas d’effet dissuasif, coûte cher, est arbitraire et immorale », affirme le site 1000executions.org, lancé par la branche américaine d’Amnesty International. À ce jour, 38 États l’autorisent, mais beaucoup la pratiquent peu ou pas du tout. La grande majorité des exécutions ont lieu dans le sud des États-Unis et une poignée d’États sont responsables de la plupart d’entre elles. À eux seuls, le Texas, la Virginie et l’Oklahoma centralisent plus de la moitié des exécutions. La justice fédérale autorise également la peine capitale, mais y fait rarement recours. Timothy McVeigh, auteur de l’attentat d’Oklahoma City (168 morts en 1995), a été exécuté en 2001 au terme d’un procès devant un juge fédéral. Chaque État pratiquant la peine de mort a des lois différentes régissant la méthode de mise à mort et les crimes passibles de cette peine. La Cour suprême des États-Unis a interdit l’exécution des attardés mentaux en 2002 et celle des mineurs en mars 2005. À l’issue d’un moratoire national de dix ans auquel une décision de la Cour suprême a mis fin en 1976, l’Utah avait exécuté l’année suivante le meurtrier Gary Gilmore, immortalisé dans Le chant du bourreau de Norman Mailer, devant un peloton d’exécution.
Les États-Unis doivent franchir cette semaine le cap des mille personnes exécutées depuis 1976, alors que la peine de mort est globalement en recul dans ce pays avec moins de jurys qui condamnent à mort, moins d’exécutions et toujours plus de moratoires au niveau des États.
Trois exécutions étaient programmées en début de semaine en Arizona, Ohio et Virginie. Si aucune d’entre...