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Les non-alignés se prononcent contre un examen des documents militaires iraniens par les « Cinq Grands » L’Iran oppose une nouvelle fin de non-recevoir aux demandes de l’UE sur le nucléaire

L’Iran a opposé, par la voix de son ambassadeur à l’AIEA, une fin de non-recevoir à la demande de l’Union européenne de « sérieusement considérer » une proposition russe d’enrichir son uranium en dehors de son territoire. Parallèlement, des pays non alignés ont protesté hier, à la fin d’une réunion de l’AIEA, contre une proposition britannique d’envoyer pour examen aux « 5 Grands » des documents iraniens ayant des implications militaires. «La République islamique d’Iran, comme tout pays membre de l’AIEA, a le droit d’enrichir l’uranium », a dit Mohammed Akhoundzadeh à la télévision iranienne al-Alam, citée hier par l’agence estudiantine ISNA. Le diplomate s’exprimait jeudi soir, après que l’exécutif de l’Agence internationale pour l’énergie atomique eut conclu ses travaux à Vienne sur le dossier iranien par une critique des activités nucléaires « unilatérales » de Téhéran. Les États-Unis et l’Union européenne ont à nouveau renoncé à repousser le cas de l’Iran devant le Conseil de sécurité de l’ONU, afin de donner « plus de temps pour le dialogue diplomatique sur l’avenir du programme iranien », selon une déclaration de l’UE. Dans le même temps, cette dernière a demandé à Téhéran de « sérieusement considérer » une proposition russe d’enrichir sur son propre territoire l’uranium iranien. M. Akhoundzadeh a confirmé le refus de son pays d’une telle solution : « L’Iran étudiera toutes les propositions, y compris celle de la Russie, mais chacune doit garantir le droit de l’Iran à enrichir l’uranium. » L’Iran insiste sur son droit à maîtriser la filière nucléaire, et notamment l’enrichissement de l’uranium. Les Occidentaux rejettent une telle éventualité, car ce procédé nécessaire à l’obtention de combustible pour une centrale nucléaire peut aussi fournir la matière première d’une bombe atomique. La République islamique a déclenché une crise en août dernier en annonçant la reprise du procédé de conversion, l’étape préliminaire à celui de l’enrichissement proprement dit. Ce geste a provoqué la rupture des pourparlers avec la troïka européenne (UE-3 : Allemagne, France, Grande-Bretagne) en charge du dossier iranien. Des diplomates à Vienne ont évoqué mardi une possible réunion de l’UE-3 et de la Russie avec l’Iran le 6 décembre pour « parler d’une reprise des pourparlers ». La menace d’une demande par les Occidentaux d’un renvoi du dossier iranien devant le Conseil de sécurité de l’ONU n’en reste pas moins bien réelle. Hier matin, Akbar Hachémi Rafsandjani, un des plus hauts dirigeants iraniens, a rétorqué dans le sermon de la prière du vendredi que son pays « ne tolérera pas les intimidations », en faisant référence aux dernières menaces américano-britanniques. Dans ce même contexte, l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Brésil, Cuba et l’Égypte ont protesté hier, à la fin d’une réunion de l’AIEA, contre une proposition britannique d’envoyer pour examen aux 5 puissances nucléaires déclarées des documents iraniens ayant des implications militaires, a-t-on appris de sources diplomatiques hier à Vienne. L’ambassadeur britannique Peter Jenkins a estimé jeudi, au nom de l’Union européenne, qu’un document récemment remis par l’Iran aux inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique, n’avait « pas d’autres applications que la production d’armes nucléaires ». Il a proposé que le directeur général de l’AIEA Mohammed el-Baradei montre « à des experts des cinq puissances nucléaires » (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne) ces instructions sur le coulage d’uranium enrichi pour obtenir des demi-sphères, que Téhéran a obtenues en 1987 d’un réseau de contrebande pakistanais.
L’Iran a opposé, par la voix de son ambassadeur à l’AIEA, une fin de non-recevoir à la demande de l’Union européenne de « sérieusement considérer » une proposition russe d’enrichir son uranium en dehors de son territoire. Parallèlement, des pays non alignés ont protesté hier, à la fin d’une réunion de l’AIEA, contre une proposition britannique d’envoyer pour examen aux...