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EUROMED Les pays arabes dressent un bilan très mitigé du partenariat avec l’Europe

Dix ans après le lancement du partenariat euro-méditerranéen, les pays arabes dressent un bilan très mitigé, parfois amer, du processus de Barcelone, qui ne leur a pas apporté la prospérité attendue. En 1995, les pays européens et du pourtour méditerranéen s’étaient fixé trois objectifs ambitieux: l’établissement d’un « espace commun de paix et de stabilité », la création d’un partenariat économique et financier ainsi que l’instauration d’une zone de libre-échange d’ici à 2010, et le développement d’un dialogue entre les cultures. Et l’UE a mis des moyens : 3,43 milliards d’euros pour la période 1995-1999, 5,35 milliards pour 2000-2006. « Les objectifs politiques, économiques et humains du processus de Barcelone sont nobles mais les résultats sont infimes », a estimé récemment le ministre d’État algérien Abdelaziz Belkhadem. « Les bonnes intentions se sont envolées peu à peu », a déploré Driss Ben Ali, professeur d’économie à Rabat, tandis que pour Samir Radouan, directeur général du Forum de recherches économiques au Caire, « les résultats concrets ne sont pas à la hauteur des espérances ». Les avancées les plus importantes ont été réalisées sur le plan économique. Des partenariats bilatéraux de libre-échange ont été établis avec le Maroc, la Tunisie, l’Algérie, l’Égypte, la Jordanie, Israël, l’Autorité palestinienne et le Liban. Mais malgré des succès dans les échanges de produits industriels, des blocages persistent concernant par exemple l’importation en Europe des produits agricoles et de la pêche des pays arabes méditerranéens. « L’image est mitigée concernant l’objectif global de créer un vrai marché régional qui donnerait un coup d’accélérateur aux investissements et à la croissance du Sud et réduirait l’inégalié des richesses entre l’Europe et ses voisins », reconnaît elle-même la Commission européenne dans un rapport d’étape publié récemment. Un bilan pleinement partagé par Abdelaziz Belkhadem. « Nous n’avons pas constaté beaucoup d’investissements européens dans les pays arabo-méditerranéens », a-t-il dit. L’Europe, de son côté, critique à mots couverts ses partenaires. « Le lent rythme des réformes peut expliquer pourquoi les performances économiques ont été plutôt insatisfaisantes », souligne le rapport de la Commission. Autre sujet de mécontentement pour les pays arabes de la Méditerranée, l’élargissement de l’Europe à 25. « L’élargissement à l’Est a été un coup dur pour nous », a jugé Driss Ben Ali, estimant que « les investissements, notamment ceux à haute valeur ajoutée, sont partis à l’est et non au sud de l’Europe ». Avec l’agrandissement des frontières de l’Europe, la « politique de voisinage » d’aide aux pays limitrophes de l’UE, qui s’étend désormais à l’Europe orientale et au sud du Caucase, est une autre source d’inquiétude. Certains, comme la Tunisie, ont toutefois réussi à tirer leur épingle du jeu. Le pays a réalisé « des progrès réels dans l’ancrage de son économie à l’Europe », souligne Marc Pierrini, chef de la délégation de la Commission européenne, citant une forte croissance sur dix ans, 5 %, sauf en 2002.

Dix ans après le lancement du partenariat euro-méditerranéen, les pays arabes dressent un bilan très mitigé, parfois amer, du processus de Barcelone, qui ne leur a pas apporté la prospérité attendue.
En 1995, les pays européens et du pourtour méditerranéen s’étaient fixé trois objectifs ambitieux: l’établissement d’un « espace commun de paix et de stabilité », la...