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Irak - Un dirigeant sunnite assassiné, les perspectives de retrait partiel américain se précisent Talabani obtient de Téhéran l’assurance d’une aide pour éradiquer l’insurrection

Un chef tribal sunnite a été assassiné hier à Bagdad, au moment où la secrétaire d’État US Condoleezza Rice estime que les conditions pour une réduction du nombre de soldats américains pourraient être réunies « très prochainement ». Parallèlement, le président irakien Jalal Talabani est rentré d’Iran en ayant obtenu l’engagement de Téhéran à l’aider à mettre fin à l’insurrection qui touche son pays. Un groupe d’hommes portant l’uniforme de la garde nationale, relevant de l’armée, se sont introduits hier au domicile de Kazem Sarhid Ali al-Battaoui, 60 ans, et l’ont assassiné avant de tuer ses trois fils et un gendre, a indiqué à l’AFP un neveu de la victime. Cheikh Kazem, chef de l’importante tribu al-Batta installée au nord et au sud de Bagdad, avait déjà perdu son fils aîné, assassiné il y a un mois. Les assaillants étaient une cinquantaine à bord d’une douzaine de véhicules selon le Parti islamique irakien, principale formation politique sunnite, qui a accusé la garde nationale d’être responsable de ces assassinats. Un responsable au ministère de la Défense a démenti que des membres de la garde nationale aient commis ces assassinats, soulignant « qu’après enquête, aucune unité ne disposait d’information à ce sujet » et que « des uniformes sont librement disponibles sur le marché ». Ce nouvel assassinat d’un dirigeant sunnite intervient trois semaines avant les élections auxquelles la communauté sunnite est fortement encouragée à participer par les États-Unis et le gouvernement irakien. Un scrutin auquel le chef radical chiite Moqtada Sadr a appelé les Irakiens à participer en masse, pour choisir le candidat qui « veut servir l’Irak » et qui « demande le retrait des forces étrangères », a indiqué hier l’un de ses aides. À Bagdad également, un directeur au ministère de l’Industrie a été assassiné alors qu’il circulait en voiture, et le général Mehdi Kassem, ancien chef de la police de la circulation, a été abattu par des inconnus à son domicile. Dans le Nord, un nouvel attentat-suicide a fait 22 morts et 26 blessés, mardi soir dans la ville de Kirkouk. Un véritable traquenard avait été tendu à la police de cette ville à la fois kurde, arabe et turcomane. Accourus dans une rue commerçante à la suite d’une première explosion et de l’assassinat d’un collègue, les policiers ont été surpris par un kamikaze qui a foncé dans la foule à bord d’une voiture piégée. Les victimes ont dû être enterrées séparément hier, pour éviter d’offrir une cible collective aux kamikazes. Toutefois, en dépit de l’insécurité, la secrétaire d’État US Condoleezza Rice a déclaré, mardi soir, que les conditions pour une réduction du nombre de soldats américains déployés en Irak pourraient être réunies bientôt. « Le président (George W. Bush) a dit que dès que les forces irakiennes seront prêtes, nous envisagerons une réduction de nos forces, et je pense que le moment va arriver très prochainement », a-t-elle dit à la chaîne de télévision Fox News. Cependant, Mme Rice a estimé que les forces de sécurité irakiennes devaient prouver qu’elles étaient capables de « tenir le pays » avant tout début de retrait des forces américaines. Ces commentaires surviennent après un appel lancé lundi lors d’une réunion interirakienne au Caire pour l’établissement d’un calendrier de retrait des troupes étrangères d’Irak. Cette question promet d’être au cœur de la conférence de réconciliation irakienne prévue pour février-mars à Bagdad. Dans ce cadre, le général Rick Lynch, porte-parole de la Force multinationale, s’est félicité des résultats de la réunion interirakienne parce qu’elle a préconisé d’inclure certains groupes de rebelles dans les conversations politiques, et a reconnu l’importance de bien distinguer entre les différentes factions de la résistance. En outre, le commandement américain a annoncé mardi soir la fin de l’opération « Rideau d’acier », lancée au début du mois près de la frontière syrienne. Il a également annoncé que plus de 700 insurgés ont été tués en moins de deux mois lors d’opérations menées dans l’ouest de l’Irak. Sur le plan diplomatique, le président irakien Jalal Talabani a conclu hier une visite historique en Iran, affirmant avoir reçu l’engagement de Téhéran à l’aider à mettre fin à l’insurrection qui touche son pays. « Ils m’ont tous dit une chose : il n’y a pas de limite à la coopération et au soutien de l’Iran au peuple et au gouvernement irakiens », a-t-il assuré. « Nous sommes très désolés de ce qui se passe en Irak en ce moment, et nous espérons que l’établissement d’un État souverain viendra rapidement », a dit le président iranien Mahmoud Ahmadinejad en faisant ses adieux à M. Talabani. Par ailleurs, le ministre irakien de l’Intérieur, Bayane Baqer Soulagh, a démenti avoir ordonné des actes de torture contre des rebelles présumés dans un centre de détention secret d’Irak, dans un entretien publié mardi dans le New York Times.
Un chef tribal sunnite a été assassiné hier à Bagdad, au moment où la secrétaire d’État US Condoleezza Rice estime que les conditions pour une réduction du nombre de soldats américains pourraient être réunies « très prochainement ». Parallèlement, le président irakien Jalal Talabani est rentré d’Iran en ayant obtenu l’engagement de Téhéran à l’aider à mettre fin à...