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Actualités - CHRONOLOGIE

CONCERT - Au Grand Sérail, à l’occasion de la fête de l’Indépendance Un air de liberté avec l’ensemble lyrique Gala Italiano

C’est devenu presque une tradition du Grand Sérail, au centre-ville: l’ambassade d’Italie fête, en grande pompe et en musique, l’indépendance du pays du Cèdre. Sans pour autant que la qualité de la musique soit de premier choix. Salle immense aux différents marbres sculptés et au plafond en boiseries travaillées, rideaux aux passementeries colorées, lustres vénitiens à l’orientale illuminés, avec pendeloques en cristal scintillant, et une foule incroyable qui se presse au portillon qui a tardé à ouvrir ses lourds battants en bois. Avec, faute de places suffisantes, des auditeurs debout dans les allées latérales, des rangées de chaises en plastique recouvertes de housses blanches. Annoncé sur le carton d’invitation pour huit heures, le concert organisé par l’ambassade d’Italie avec l’ensemble lyrique Gala Italiano ne devait commencer qu’avec une bonne demi-heure de retard après l’arrivée d’un aréopage d’hommes du monde de la politique et de la culture. Allocution courte mais vibrante (et à un certain moment très émue) du Premier ministre Fouad Siniora, qui a évoqué le souvenir de Rafic Hariri qui flotte sur ce magnifique bâtiment restauré grâce à ses soins. M. Siniora a promis aux Libanais présents un «avenir radieux, celui même dont rêvait de construire Rafic Hariri». Ensuite, place à la musique avec quatre chanteurs célébrant les thèmes universels et éternels d’une traversée humaine, à savoir l’amour, la vie et la patrie. Sous les feux d’une rampe improvisée, avec pour fond les tentures et les voilages des rideaux festonnés de galons satinés, le pianiste Antonio Cama, entouré de l’ensemble lyrique Gala Italiano, composé de la soprano Claudia Toti Lombardozzi, la mezzo-soprane Paola Cacciotori, le ténor Massimiliano Drapello et le baryron Fabrizio Adriano Neri. Ont été interprétées en aria, duo et quartette, des pages de Rossini, Puccini, Donizetti, Di Capua et Verdi. Panaché de grands airs Se sont succédé les intermittences du cœur sur un ton de cavatine d’une décapante fraîcheur du Barbier de Séville, les plaintes tourmentées de Madame Butterfly, les élans passionnels fous de Mario et de la Tosca, les graves méditations de Don Carlos, les amusements bien peu innocents de Rigoletto, les inquiétudes justifiées d’une favorite telle que Leonora, les plaisirs d’artistes de la Bohème, les soirées enfiévrées et pleines d’ivresse de la Traviata, les pieux souhaits d’amour, le soleil des passions que nul n’éteint et l’air de la liberté de Nabucco: c’est de tout cela qu’il s’agit dans ce récital à quatre voix, profondément lyrique et à l’italienne. Plaisir de faire un survol, en un joyeux panaché, des grands airs «opératiques», plébiscités depuis des siècles par l’auditoire «bel cantiste». Même si parfois les aigus de la soprano étaient ululants ou les graves du ténor aux confins du couic fatal… Excellent moment avec le quartette de l’air du vin de la Traviata. À peine entonné, le refrain Libiamo ne lieili calici que le public, en une vague montante qui va en mourant, marmonnait gaiement et avec évidente délectation les mesures vives et enlevées de la célèbre partition de Verdi. Une partition qui jette un baume sur le cœur des auditeurs au point que l’air est naturellement fredonné. De même avec le Va, pensiero, sull’ali dorate de Nabucco, qui remue toutes les cordes patriotiques non seulement italiennes mais universelles, car il s’agit là d’un chant de libération. Quoi de plus adéquat, pour la circonstance, que de clôturer ce bouquet de chants avec ce qui est devenu le cri de ralliement des vivants contre tout oppresseur et envahisseur? Longue standing ovation et deux vibrants bis avec des chansons populaires (O solé mio et Funiculi funicula) interprétées sur un mode «bel cantiste» avec une profusion de vocalises ensoleillées. Charmante soirée où l’auditoire est sorti ravi, avec l’euphorie d’avoir l’espoir au cœur et surtout l’impression d’être sur un petit nuage… Edgar DAVIDIAN
C’est devenu presque une tradition du Grand Sérail, au centre-ville: l’ambassade d’Italie fête, en grande pompe et en musique, l’indépendance du pays du Cèdre. Sans pour autant que la qualité de la musique soit de premier choix. Salle immense aux différents marbres sculptés et au plafond en boiseries travaillées, rideaux aux passementeries colorées, lustres vénitiens à...