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L’apaisement des graves tensions avec Pékin reste une priorité pour Koizumi Le Japon choisit l’Amérique contre la Chine, malgré les risques d’isolement

Comme ses prédécesseurs, le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi, qui reçoit demain son ami George W. Bush, assume pleinement le choix de l’alliance privilégiée avec Washington, au nom de la sécurité du Japon, malgré les risques d’isolement en Asie face à une Chine de plus en plus conquérante. Cela n’empêchera pas M. Koizumi de tenter, probablement en vain, de se rabibocher avec le président chinois Hu Jintao en marge du sommet du forum de Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) en fin de semaine en Corée du Sud. Mais si l’apaisement des graves tensions avec la Chine est une des priorités des nouveaux responsables de la diplomatie nippone, promus lors du récent remaniement ministériel, personne ne s’attend à une réconciliation rapide. D’autant que M. Koizumi n’a pas hésité à se rendre il y a quelques semaines au sanctuaire shintoïste du Yasukuni à Tokyo, qui symbolise aux yeux des Chinois et des Coréens tous les méfaits du nationalisme nippon. Et qu’il a placé des « faucons » néoconservateurs, Shinzo Abé et Taro Aso, à la tête de son cabinet et du Gaimusho (ministère des Affaires étrangères), partisans d’une ligne intransigeante vis-à-vis de la Chine et de la Corée du Nord. MM. Abé et Aso – tous deux potentiels successeurs de M. Koizumi – sont des visiteurs du Yasukuni… et des amis des États-Unis. En fait, si M. Koizumi peut se permettre d’être persona non grata à Pékin, c’est que l’alliance nippo-américaine – qui place l’archipel sous la protection nucléaire des États-Unis depuis les années 1960 – est « le pilier de la diplomatie de la nation ». Les deux alliés ont scellé récemment à Washington un renforcement de leur coopération militaire déjà étroite, en échange d’un redéploiement des forces américaines stationnées sur l’île d’Okinawa où elles sont impopulaires. Il est vrai que la plupart des Japonais ne voient point de salut en dehors de l’alignement sur les États-Unis face à la montée en puissance militaire de la Chine et à la menace nucléaire nord-coréenne, qui leur font peur. Pourtant, cet alignement proaméricain n’est pas sans risques, donnant l’impression que le Japon néglige – diplomatiquement du moins – l’Asie et même les grands pays non asiatiques. Ainsi, rien de spectaculaire n’est attendu de la prochaine visite à Tokyo du président Vladimir Poutine (du 20 au 22 novembre), les deux nations qui n’ont toujours pas signé de traité de paix depuis 1945 restant déchirées par la querelle des îles Kouriles.

Comme ses prédécesseurs, le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi, qui reçoit demain son ami George W. Bush, assume pleinement le choix de l’alliance privilégiée avec Washington, au nom de la sécurité du Japon, malgré les risques d’isolement en Asie face à une Chine de plus en plus conquérante.
Cela n’empêchera pas M. Koizumi de tenter, probablement en vain, de se...