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France - Chirac dénonce la « discrimination » et déplore une « crise d’identité » Le gouvernement prolonge de trois mois l’état d’urgence

Jacques Chirac s’est adressé pour la première fois directement aux Français hier, dans une allocution solennelle à la télévision sur les violences en France, dénonçant la « discrimination » et justifiant le « nécessaire » prolongement pour trois mois de l’état d’urgence. Les émeutes, qui ont éclaté à partir du 27 octobre, traduisent « une crise de sens, une crise de repères, une crise d’identité », a ainsi déclaré le président de la République. « Nous ne construirons rien de durable si nous ne reconnaissons pas et n’assumons pas la diversité de la société française », a-t-il insisté, en demandant aux entreprises et organisations syndicales de se « mobiliser » sur cette question. S’adressant directement « aux enfants des quartiers difficiles », il leur a dit qu’ils étaient, « quelles que soient leurs origines (...) tous les filles et les fils de la République » et annoncé la « création d’un service civil volontaire » pour 50 000 jeunes qui auraient ainsi accès à formation et assistance. Il n’a pas pour autant renoncé à la fermeté affichée par le gouvernement depuis le début de la crise des banlieues, insistant notamment sur la nécessité de « sanctionner » les familles ne prenant pas « leurs responsabilités », de lutter contre « l’immigration irrégulière et les trafics qu’elle génère ». « Ceux qui s’attaquent aux biens et aux personnes doivent savoir qu’en République on ne viole pas la loi sans être appréhendés, poursuivis et sanctionnés », a déclaré le président, qui s’exprimait pour la troisième fois sur la crise des banlieues, après les 6 et 10 novembre. Le président a ainsi justifié son souhait de proroger l’état d’urgence « pour une durée limitée » par la nécessité de « rétablir l’ordre public » et de « donner au gouvernement les moyens d’agir ». Auparavant en effet, le gouvernement avait approuvé lors d’un Conseil des ministres un projet de loi prorogeant l’état d’urgence de trois mois à compter du 21 novembre, sur fond d’accalmie dans les violences. Le gouvernement pourra néanmoins interrompre l’état d’urgence avant l’expiration du délai de trois mois. Ce projet devrait être examiné aujourd’hui par l’Assemblée nationale et demain par le Sénat. « C’est une mesure nécessaire pour donner aux forces de l’ordre tous les moyens dont elles ont besoin pour ramener définitivement le calme », avait déjà déclaré Jacques Chirac devant le gouvernement. La gauche et SOS Racisme ont critiqué cette prolongation. Les socialistes « manifestaient leur extrême réserve », selon le porte-parole du parti Julien Dray, jugeant l’état d’urgence « peu appliqué ». Les Verts ont déjà annoncé leur intention de voter « contre cet état d’urgence qui fait croire à une guerre civile qui n’existe pas ». La nuit de dimanche à hier, la 18e depuis le début des violences urbaines, a « confirmé l’accalmie » observée les deux nuits précédentes, selon le directeur général de la police nationale (DGPN), Michel Gaudin. Le nombre de véhicules incendiés était de 284, contre 374 la veille. Dimanche, 2 767 personnes avaient été interpellées depuis le début des troubles, dont 375 ont été condamnées à de la prison ferme. Un homme soupçonné d’avoir lancé vendredi soir des engins incendiaires contre la mosquée de Carpentras (Vaucluse) était toujours activement recherché. Par ailleurs, un policier placé en détention provisoire pour son implication présumée dans l’agression d’un jeune homme à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) le 7 novembre, en marge des violences urbaines, a été libéré sur décision de la cour d’appel de Paris. Le même jeune homme a pour sa part été mis en examen lundi soir à Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour « violences aggravées » , pour avoir lancé des projectiles sur des pompiers vendredi. Une quarantaine de communes restent sous couvre-feu en France en vertu de l’état d’urgence.

Jacques Chirac s’est adressé pour la première fois directement aux Français hier, dans une allocution solennelle à la télévision sur les violences en France, dénonçant la « discrimination » et justifiant le « nécessaire » prolongement pour trois mois de l’état d’urgence.
Les émeutes, qui ont éclaté à partir du 27 octobre, traduisent « une crise de sens, une crise de...