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Actualités - CHRONOLOGIE

ZONE EURO - Les indicateurs devraient peser sur la décision de la BCE L’horizon économique s’éclaircit, mais l’inflation menace

La récente série de bons indicateurs de croissance dans plusieurs pays et l’embellie attendue en zone euro au troisième trimestre font souffler un vent d’optimisme sur la conjoncture européenne même si le risque inflationniste se précise. La France « semble avoir donné le ton la semaine dernière » en annonçant une nette progression de son produit intérieur brut (PIB) de 0,7 % au troisième trimestre par rapport au précédent, relève Marc Touati, économiste de Natexis Banques Populaires. Hier, l’Espagne s’est « jointe au concert en affichant à son tour une accélération de sa croissance », à 0,8 % sur la même période (ou 3,5 % en glissement annuel), poursuit-il. Quant à la Grèce, elle fait encore mieux avec un taux de 3,7 % sur un an. Parmi les autres indicateurs, la confiance des consommateurs de la zone euro vient de connaître trois mois d’embellie consécutive, et le chômage recule depuis mars. Le net repli de l’euro face au dollar et la baisse des cours du pétrole favorisent également les entreprises européennes. Prises ensemble, ces données font espérer pour la zone euro sa plus forte croissance sur trois mois depuis près de deux ans, avec un taux attendu à +0,6 % au troisième trimestre (après +0,3 %), soit au-delà du potentiel qu’on lui attribue généralement, notent les experts de la banque Crédit Suisse First Boston. Et cette tendance pourrait se poursuivre au quatrième trimestre « puisque les indicateurs se sont encore renforcés » depuis, soulignent-ils. Les données préliminaires pour la zone euro au troisième trimestre sont attendues aujourd’hui. Le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, s’est dit hier « confiant » en une « reprise solide » l’an prochain, grâce à un rebond de la demande intérieure. La Commission doit dévoiler jeudi ses prévisions économiques d’automne. Mais en attendant, tous les analystes font valoir qu’un rétablissement plus prompt que prévu de l’économie européenne va peser lourd dans la décision de la Banque centrale européenne (BCE) lors de sa réunion du 1er décembre. Et le marché, déjà préoccupé depuis plusieurs semaines par l’évolution de l’inflation, se demande désormais si la banque n’est pas sur le point de tourner la page sur plus de deux ans d’immobilisme en matière de taux d’intérêt pour circonscrire l’impact de l’envolée de la facture énergétique. Les prix ont augmenté de 2,5 % en octobre sur un an, après 2,6 % en septembre, soit bien au-delà de la limite de 2 % fixée par la BCE. Celle-ci se fait d’ailleurs de plus en plus explicite : interrogé sur la possibilité d’un geste dès le mois prochain, le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer a répliqué dans une interview, hier, qu’il « vaut toujours mieux prévenir que guérir » et estimé que « le risque d’inflation est ce qui menace le plus la reprise ». « Nos taux étaient encore appropriés au moment où nous avons pris notre décision en début de mois. Cela ne veut pas dire qu’ils le seront indéfiniment », a-t-il déclaré, ce qui en langage de banquier central peut déjà être considéré comme un avertissement sérieux. L’inconnue concerne plutôt le degré d’adhésion que rencontre son opinion auprès des autres gouverneurs de la BCE, qui prend toujours ses décisions par consensus. Allant à l’encontre des critiques qu’une hausse de taux risque de déclencher auprès des responsables politiques dans de telles circonstances, M. Noyer a même appelé à « cesser de considérer qu’une hausse des taux est nécessairement un frein à la croissance ». Le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker avait enjoint la banque, il y a quelques jours, à « ne pas prendre de décision monétaire inconsidérée ».

La récente série de bons indicateurs de croissance dans plusieurs pays et l’embellie attendue en zone euro au troisième trimestre font souffler un vent d’optimisme sur la conjoncture européenne même si le risque inflationniste se précise. La France « semble avoir donné le ton la semaine dernière » en annonçant une nette progression de son produit intérieur brut (PIB) de 0,7 % au...