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Actualités - REPORTAGE

Nutrition Quelle relation existe-t-il entre le stress et la prise de poids?

Deux jeunes femmes discutent «régime», lorsque l’une d’entre elles annonce sur un ton fataliste : «Quand je suis stressée, je mange.» L’autre rétorque aussitôt: «Eh bien moi, c’est le contraire. Lorsque je stresse, j’ai l’appétit coupé.» Qui dit vrai? Toutes les deux, car la réponse au stress est très personnelle et dépend de plusieurs facteurs, tels que l’intensité du stress, le vécu antérieur ou bien encore les prédispositions familiales. Mais, en règle générale, le stress quotidien de la vie moderne est sans aucun doute impliqué dans l’incroyable envol du surpoids et de l’obésité, première épidémie mondiale non infectieuse. Pourquoi le stress fait-il grossir ? Le stress est une réponse naturelle de l’organisme à une agression mettant en jeu un système de défense complexe. Un organisme stressé va essayer de mobiliser un maximum d’énergie pour nourrir le cerveau (afin d’augmenter ses capacités de réactions) et les muscles (pour les préparer au combat ou à la fuite). Cette énergie consommée devant être remplacée, l’organisme va, en parallèle, stimuler la sensation de faim et donc la prise alimentaire. Mais le vrai problème, et vous avez pu le remarquer, c’est que, dans ces cas-là, on n’est pas attiré par les haricots verts cuits à la vapeur mais par des aliments à haute « palatabilité » (soit très salés, soit très sucrés) qui sont une source de plaisir immédiat mais aussi de calories. Alors on se met à grossir d’une manière souvent imperceptible, car c’est l’augmentation minime mais régulière de la prise alimentaire qui est, en fait, responsable de la prise de poids. Ainsi, un grignotage qui apporte 100 calories supplémentaires par jour (deux biscuits ou trois carrés de chocolat) va se traduire par 4 kilos de graisse par an ! Sommes-nous tous égaux devant le stress ? La réponse est non, le coupable étant le cortisol, une hormone sécrétée en période de stress. Cette hormone est responsable de l’envie de manger. Plus on en sécrète et plus on a de l’appétit. Une étude effectuée dans ce cadre a exposé des sujets normaux au stress de la vie courante et a mesuré en même temps leur sécrétion de cortisol. Les sujets dont le taux de cortisol s’est élevé pendant la durée du stress ont mangé le plus. Pourquoi certains sécrètent-ils plus de cortisol que d’autres ? Il y a tout d’abord une prédisposition génétique, mais surtout le fait que la réponse au stress varie selon les individus. En effet, une même situation peut paraître stressante pour certains et pas du tout pour d’autres. De plus, la simple mémorisation ou l’anticipation de la survenue d’une situation stressante provoquera chez certains une hypersécrétion de cortisol. Comment peut-on se contrôler quand on est stressé ? Il faut absolument éviter d’avoir des aliments trop gras ou trop sucrés à portée de mains. Les expériences l’ont déjà prouvé : on se réfugie dans la nourriture uniquement si elle est disponible. En effet, un rat soumis à un stress se remet à manger, même rassasié, si – et seulement si – la nourriture est disponible. Dans le cas contraire, il ne se mettra pas à sa recherche. Éviter donc de stocker des barres de chocolat ou des biscuits à la maison (sous prétexte qu’ils sont destinés aux enfants). Pour évacuer le stress, défoulez-vous. Soit par une activité sportive ou bien par toute autre activité qui vous fasse plaisir. Allégez aussi le poids que vous avez sur le cœur en parlant de vos problèmes à quelqu’un de proche ou à un psychologue et surtout n’accumulez pas vos angoisses, mais exprimez-vous d’une manière plus extravertie même si cela peut conduire parfois à des excès de colère. N’oubliez pas enfin que les régimes trop rigides mènent toujours à l’échec et sont des situations extrêmement stressantes, responsables des troubles du comportement alimentaires.

Deux jeunes femmes discutent «régime», lorsque l’une d’entre elles annonce sur un ton fataliste : «Quand je suis stressée, je mange.» L’autre rétorque aussitôt: «Eh bien moi, c’est le contraire. Lorsque je stresse, j’ai l’appétit coupé.»
Qui dit vrai? Toutes les deux, car la réponse au stress est très personnelle et dépend de plusieurs facteurs, tels que...