Rechercher
Rechercher

Actualités

OPINIONS Le général Aoun à la présidence… sinon des élections législatives puis présidentielles

Une bataille dite de la vérité est ouverte. Pour identifier les commanditaires et les exécutants de l’assassinat du président Rafic Hariri. Parallèlement, c’est l’escalade dans la confrontation syro-américaine, à la lumière des rapports Mehlis et Roed-Larsen ainsi que des résolutions successives du Conseil de sécurité. Non loin de ces dossiers, l’exigence de la démission du président Émile Lahoud atteint un pic, maintenant que la fraction chrétienne de l’alliance tripartite se trouve chargée de mener campagne. L’objectif évident étant d’élire un président qui reste sous influence de Koraytem et de Moukhtara. En face se tient le général Michel Aoun. Il vise la première magistrature, en s’armant d’arguments décisifs confortés par le patriarche Sfeir, qui n’a pas pardonné la traîtrise de la loi électorale. Le cardinal proclame son attachement au texte constitutionnel. Ce qui signifie pratiquement qu’il est favorable au maintien à son poste du chef de l’État. Qui, pour sa part, estime qu’une démission équivaudrait à avouer un crime qu’il affirme ne pas avoir commis. L’argument le plus important du général Michel Aoun tient dans le fait que les législatives l’ont consacré comme leader national autant que chrétien hors pair. Il a obtenu 75 % des suffrages chrétiens et 25 % des voix mahométanes. Approchant le tiers de l’ensemble des bulletins de vote. S’il n’est pas représenté au Parlement par 42 ou 43 députés (puisque 128 divisés par 3, cela fait 42,7 !), c’est à cause d’une loi électorale inique. Élaborée, on le sait, par Ghazi Kanaan, le suicidé qui, avant de devenir, et de finir, ministre de l’Intérieur, était l’officier du renseignement syrien qui régentait ce pays. Cela étant, la règle de la variété consensuelle au sein du pouvoir, les deux communautés chiite et sunnite choisissant elles-mêmes leurs représentants au haut de la pyramide, nous permet de demander avec le général Michel Aoun : « Pourquoi les chrétiens se voient-ils interdire ce qui est loisible aux autres ? Allons-nous être les seuls à payer le prix d’avoir fait sortir la Syrie et le prix de l’après-retrait ? Allons-nous payer ce prix, alors que d’autres profitent de l’éviction autant qu’ils avaient profité de l’occupation elle-même ? » Il nous faut tenir compte de cette réalité : le président Lahoud ne doit se désister que dans un cadre politique consensuel précis. Loin de tout climat de suspicion et de surenchères accusatrices. Ce cadre doit être en fait un processus de renouvellement, de réforme, de réhabilitation et de recomposition de la structure du pouvoir. Pour qu’elle soit en mesure de diriger valablement la période cruciale de l’après-Syrie au Liban. Dès lors, il faut guetter le réformateur, l’homme d’État, rôle que peut jouer le général Michel Aoun. Pour élaborer un projet d’édification étatique, jeter les bases du règne de la loi, réorganiser les forces armées, réformer la magistrature, combattre la corruption, lancer un plan de redressement économique. En ayant le général pour président, nous pourrions beaucoup réduire la distance en termes de consécration de l’entente nationale. Constantes qui se fondent sur le respect des droits, des libertés, sur la sécurité et sur la croissance économique. Avec le général, nous serions en mesure de compléter la réconciliation du peuple avec un État libéré de toute hypothèque et de toute subordination. Avec lui, nous rendrons sa considération au peuple libanais, à qui il était arrivé de lui faire confiance pour la souveraineté, qu’il a récupérée, pour les libertés dont il a arraché le respect, enfin pour cette réforme que le général entend imposer et mener à bien. Le général Michel Aoun président… Oui. Seul et unique moyen de lever l’injustice de la représentation parlementaire, de rétablir l’équilibre dans le contrat national. Ce qui implique qu’il faut mettre de côté l’exigence de la démission du président et s’atteler à l’élaboration d’une nouvelle loi électorale assurant une représentation populaire authentique et abrégeant le mandat de la législature actuelle. Pour déboucher sur des élections législatives puis présidentielles. Telle est la feuille de route pour récupérer le tiers de la patrie dans le projet d’État. Et si quelqu’un a mieux à proposer, qu’il le fasse. Naaman MOURAD Avocat à la cour

Une bataille dite de la vérité est ouverte. Pour identifier les commanditaires et les exécutants de l’assassinat du président Rafic Hariri. Parallèlement, c’est l’escalade dans la confrontation syro-américaine, à la lumière des rapports Mehlis et Roed-Larsen ainsi que des résolutions successives du Conseil de sécurité. Non loin de ces dossiers, l’exigence de la démission du...