Monsieur le président Bachar el-Assad,
Devant les membres du Parlement de votre pays, vous avez manqué d’égard envers notre Premier ministre, M. Fouad Siniora, qui représente le Liban, tout le Liban, et qui, en l’occasion, a mérité dignement d’être qualifié de « force tranquille » en se montrant grand seigneur dans son comportement.
Je me permets ici de faire appel à un peu d’histoire. Je veux citer un maître incontestable de la diplomatie internationale, le comte Charles Maurice de Talleyrand, ministre des Affaires étrangères de l’empereur Napoléon Bonaparte. À celui-ci qui l’avait traité un jour de « merde dans un bas de soie », il avait répondu : « C’est dommage qu’un si grand homme soit si mal élevé. »
Monsieur le président,
En mai 1954, une délégation libanaise composée du colonel Youssef Chmayet, du capitaine François Genadry et du capitaine Faouzi Faouzi al-Khatib se rendait auprès du ministre syrien de la Défense, Khaled el-Azm, pour discuter de certains points litigieux concernant la frontière.
Après nous avoir fixé trois rendez-vous, M. Azm refusa de nous recevoir et nous fit signifier par son secrétaire, le capitaine Amine Moufouri (mon camarade de promotion à l’École militaire de Homs) : « Demandez-leur de quelles frontières il s’agit ? Nous sommes un seul peuple, une seule province et il n’y a pas de frontières entre nous. Le Liban est une partie intégrante de la Syrie. »
Nous fîmes un rapport détaillé au général Fouad Chéhab et au président du Conseil, Riad el-Solh, qui lança cette boutade prémonitoire : « Ce pauvre Azm finira par rejoindre les Akram Haurani, Salah Bitar, Adib Chichakly, connus par leur haine viscérale à l’égard du Liban et qui finirent réfugiés chez nous. »
En effet, quand le lieutenant-colonel Abdel-Hamid Sarraj joua la carte du président Abdel Nasser en 1957/58, le président du Conseil, M. Khaled el-Azm, se réfugia à son tour à Beyrouth où il décéda et fut enterré à Ouzaï. Le régime de l’époque refusa, en 1974, qu’il soit enterré dans le caveau de famille à Damas.
Triste sort, qui mérite réflexion.
Brigadier BEM-BSG
François GENADRY
Ancien ministre
Monsieur le président Bachar el-Assad,
Devant les membres du Parlement de votre pays, vous avez manqué d’égard envers notre Premier ministre, M. Fouad Siniora, qui représente le Liban, tout le Liban, et qui, en l’occasion, a mérité dignement d’être qualifié de « force tranquille » en se montrant grand seigneur dans son comportement.
Je me permets ici de faire appel à un peu...
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