France-Allemagne : un avant-goût de Coupe du monde pour finir l’année

Les Bleus, les traits tirés par leur aventure martiniquaise, terminent une année mouvementée sur un avant-goût de Coupe du monde en affrontant ce soir à Paris l’Allemagne au Stade de France. La préparation pour le Mondial allemand a certes débuté à Fort-de-France, mercredi face au Costa Rica, mais cette aventure était particulière et c’est contre les Allemands que les choses sérieuses commencent. « Pour plein de raisons, on ne pouvait pas perdre ce match », a souligné Thierry Henry après avoir inscrit le but de la victoire en Martinique. Les hommes de Jürgen Klinsmann n’ont pas vraiment brillé ces derniers temps, mais les triples champions du monde n’en permettront pas moins à l’équipe de France de se mesurer avant l’hiver. L’enjeu est également de taille pour les Allemands, qui veulent eux aussi passer l’hiver au chaud avant de se préparer à accueillir la planète football. L’Allemagne voudra surtout démontrer qu’elle peut s’imposer face à une grande équipe, ce qu’elle n’est plus parvenue à faire depuis une victoire 1-0 sur l’Angleterre il y a cinq ans à Wembley. « Nous sommes optimistes », a souligné Klinsmann, qui récupère deux éléments de premier choix, le stratège Michael Ballack et l’attaquant Miroslav Klose, absents lors des deux dernières sorties des Allemands. « Les joueurs montent en puissance depuis quelques semaines et semblent trouver le bon rythme », ajoute l’ancien attaquant international. Coupet voudra briller La dernière rencontre entre les deux rivaux remonte à novembre 2003. Ce soir-là, les Français avaient offert une prestation mémorable pour s’imposer 3-0 sur la pelouse de Gelsenkirchen au terme de l’un des plus beaux matches de l’ère Jacques Santini. Le combat que les Français ont dû livrer pour venir à bout du Costa Rica et la fatigue résultant du voyage aux Antilles suggèrent que cette fois, ce sera plus serré. S’il est un Français qui aura particulièrement à cœur de briller samedi, c’est bien Grégory Coupet. Son adversaire pour la place de gardien titulaire lors du Mondial allemand, Fabien Barthez, a montré mercredi des signes de fébrilité. Le Lyonnais marquera donc des points s’il parvient une nouvelle fois à être irréprochable. Le fossé entre les deux voisins s’est certes comblé ces dernières années, mais depuis deux demi-finales mondiales perdues, en 1982 et 1986, la France nourrit toujours un petit complexe face à des Allemands qui demeurent des bêtes de compétition comme en atteste leur surprenant parcours jusqu’à la finale de la dernière Coupe du monde. Toujours privé de Zinedine Zidane, en délicatesse avec ses adducteurs, Raymond Domenech devrait récupérer samedi David Trezeguet, dispensé de déplacement en Martinique en raison d’une sciatique peut-être un poil diplomatique. Le premier casse-tête de Domenech sera de sélectionner son attaque et de répondre par là même à une question embarrassante : que faire de Nicolas Anelka, auteur d’un retour gagnant à Fort-de-France ? Après le match de samedi, aux franges d’une banlieue qui semble se calmer, les Bleus ne mettront plus le nez dehors avant d’affronter la Slovaquie au mois de mars, sur cette même pelouse du Stade de France.