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CONFÉRENCE – « Des femmes et de l’écriture » en hommage à Vénus Khoury-Ghata Carmen Boustani et la littérature méditerranéenne

Carmen Boustani a donné, hier soir, une conférence sur la littérature du bassin méditerranéen, analysant la problématique de l’écriture des femmes francophones qui ont pris la plume, dans les toutes dernières années, pour interroger leur spécificité. Elle a fait le point sur l’état actuel des recherches sur la littérature du bassin méditerranéen (oriental et occidental) qui englobe la France (dont la Corse), l’Italie, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, l’Égypte et le Liban, insistant sur la dynamique des deux rives. La conférencière a abordé le cas des romancières du Sud et du Nord qui ont eu recours à des bribes autobiographiques, essayant de militer pour l’évolution de la condition de la femme à partir de leur propre vécu. Elle a cité Malika Moukadem, Assia Djebar, Paula Jacques, Nina Bourraoui, Marie Susini, Carla Lonzi. Et, côté libanais, Andrée Chedid, Vénus Khoury-Ghata, Abla Farhoud et Dominique Eddé. « Un je féminin émerge, affirmant sa spécificité loin de toute primauté de la communauté sur l’individu. Le pouvoir de l’écriture qui soulève le problème du rapport des sexes sera une compensation au pouvoir politique féminin, souvent absent sur les deux rives, en particulier la rive sud. » Carmen Boustani a accordé une place privilégiée à l’œuvre de Vénus Khoury-Ghata. « C’est à cette ouverture d’esprit et à ce monde sans frontières qui naissent là où il y a une Vénus que je voudrai rendre hommage », souligne-t-elle. L’accent est mis sur le paysage mythique de La Maestra de cet auteur qui invite le lecteur à y regarder, pour lire en filigrane les signes avant-coureurs d’un parfum d’Orient se métissant avec celui de l’Amérique de Sud. « Il n’est pas exclu que le rapport d’un néoexotisme recherché chez l’auteur de La Maestra rejoigne l’attrait du mythe de l’Orient dans le discours occidental. » En analysant le personnage malade et mourant d’Emma, personnage principal de La Maestra, Carmen Boustani insiste sur le besoin irrépressible chez Khoury-Ghata de parler de la mort et du corps, thématiques qu’on retrouve aussi chez les autres romancières de la Méditerranée orientale. « La femme méditerranéenne est une créatrice déchirée, marquée par l’ambivalence de cette mer donneuse de vie et ravisseuse. » Suite à la conférence de Boustani, Vénus Khoury-Ghata a extrait de ses recueils un choix de poèmes se distinguant dans sa lecture par sa verve habituelle.

Carmen Boustani a donné, hier soir, une conférence sur la littérature du bassin méditerranéen, analysant la problématique de l’écriture des femmes francophones qui ont pris la plume, dans les toutes dernières années, pour interroger leur spécificité. Elle a fait le point sur l’état actuel des recherches sur la littérature du bassin méditerranéen (oriental et occidental) qui...