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Actualités - CHRONOLOGIE

Les Frères musulmans crient à la fraude, les ONG relèvent une série d’irrégularités dans le premier round des législatives Les Égyptiens aux urnes pour un nouveau test démocratique

Le dépouillement des bulletins de vote a commencé hier soir en Égypte, au terme de la première phase des législatives émaillée par des incidents dénoncés par l’opposition et des ONG locales. Les résultats devront être annoncés aujourd’hui et il n’existe pas de sondages sortie des urnes. La domination du Parti national démocrate (PND) du président Hosni Moubarak n’est cependant pas menacée en dépit de la poussée des Frères musulmans. C’est par Le Caire et sept autres gouvernorats du pays arabe le plus peuplé que le renouvellement du Parlement a débuté, deux mois après la présidentielle remportée pour la cinquième fois par Hosni Moubarak. Près d’une heure avant la fermeture des 10 664 bureaux de vote, à 19h00 heure locale (17h00 GMT), la participation des quelque 11 millions d’électeurs inscrits était difficile à quantifier, l’impression prévalant d’un taux d’abstention élevé. Pour cette première étape des législatives au scrutin uninominal à deux tours, les deux autres s’étalant jusqu’au 7 décembre, les électeurs devaient choisir 164 députés parmi 1 635 candidats, dont seulement 36 femmes. Aucun observateur ne doute qu’à l’issue des élections, le parti présidentiel, le Parti national démocrate (PND), ne garde la haute main sur l’Assemblée. Quant aux partis d’opposition, c’est la division qui l’a emporté alors qu’ils avaient affiché en octobre un « front uni » incluant les libéraux du néo-Wafd, les marxistes du Tagammou, les Nassériens et même des islamistes. Le déroulement du scrutin, un test de la démocratisation timide sous impulsion américaine, a lieu en présence de milliers d’observateurs d’ONG locales. Pour la première fois, les urnes étaient transparentes. Ces ONG, ainsi que des témoins, ont relevé des cas de corruption, d’intimidations et d’irrégularités principalement de la part du PND, mais plutôt limités et hors des bureaux de vote. « En général, notre évaluation est assez positive », a affirmé Ghada Shahbender, responsable de l’ONG Shayfeencom. « Les juges contrôlent les bureaux de vote avec une grande efficacité ». Le centre Ibn Khaldoun a, de son côté, « apprécié la coopération des services de sécurité » tout en dressant une liste détaillée d’irrégularités. Mais Hicham Kassem, directeur du quotidien indépendant al-Masri al-Yom, a affirmé à l’AFP n’avoir reçu que « des rapports négatifs » de ses journalistes. « Cela me paraît pire qu’en 2000 », a-t-il dit, notant une multiplication d’incidents. Dès la mi-journée, le mouvement interdit mais toléré des Frères musulmans a crié à la fraude, accusant le régime de l’avoir systématiquement orchestrée. « Il y a de la fraude partout, pas de transparence, pas de liberté », a déclaré son dirigeant, Mohammed Mehdi Akef, entouré de partisans scandant « l’islam est la solution ». Les Frères musulmans, prétendument modérés et sûrement plus libres que jamais en 77 ans d’existence, présentent entre 120 et 130 candidats et affirment viser de 50 à 70 sièges contre 15 dans le Parlement sortant. Peu de cas de violence ont été rapportés dans un pays où les électeurs en viennent souvent aux mains. Un partisan d’un candidat indépendant en a poignardé un autre au Caire et quelques heurts ont été signalés dans d’autres régions, selon la police. M. Moubarak, qui a lancé mardi un appel au civisme électoral alors que le taux de participation n’était que 12 % en 2000, a voté sans même passer par l’isoloir.

Le dépouillement des bulletins de vote a commencé hier soir en Égypte, au terme de la première phase des législatives émaillée par des incidents dénoncés par l’opposition et des ONG locales. Les résultats devront être annoncés aujourd’hui et il n’existe pas de sondages sortie des urnes. La domination du Parti national démocrate (PND) du président Hosni Moubarak n’est...