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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Parlement palestinien renonce à un vote de censure contre le gouvernement Qoreï Le Hamas n’exclut pas des négociations avec Israël

Dans une déclaration tout à fait exceptionnelle, le mouvement islamiste palestinien Hamas s’est dit hier prêt à des négociations avec Israël, dans un souci apparent de se donner une image de pragmatisme à l’approche des élections législatives palestiniennes auxquelles il participera pour la première fois. C’est Mahmoud Zahar, l’un des principaux chefs du Hamas, qui a annoncé que son mouvement n’excluait pas des négociations avec l’État hébreu dans une interview tout à fait exceptionnelle accordée à la radio israélienne, dont il a reçu le correspondant dans sa maison à Gaza. « Les négociations ne sont pas notre intention mais un moyen. S’il nous permet de libérer nos terres, libérer nos gens détenus en Israël et reconstruire ce qui a été détruit par l’occupation israélienne, nous pourrons effectivement discuter », a déclaré M. Zahar. Il n’a pas écarté a priori de telles négociations après les législatives palestiniennes de janvier, déclarant en réponse à une question: « Cela va dépendre de l’autre camp, or les Israéliens n’ont pas l’intention de négocier mais continuer comme avant. Attendons les élections, les choses seront plus claires après », a-t-il ajouté. Selon Ghazi Hamad, un analyste politique proche du Hamas, « les déclarations de M. Zahar reflètent un certain changement dans la position du Hamas ». « Je pense qu’il s’agit d’un changement positif », a-t-il dit. « La négociation avec l’ennemi n’est pas un tabou d’un point de vue religieux. L’essentiel est de savoir comment une telle négociation est gérée », a expliqué M. Hamad, rédacteur en chef du journal pro-Hamas al-Risala. « Je pense que le Hamas brandit à présent la résistance et l’action politique alors qu’il présentait auparavant la résistance comme son unique option. Il semble que le mouvement tient compte de sa prochaine entrée au Conseil législatif (Parlement) et peut-être même au gouvernement », explique-t-il. Le politologue Yehya Rabah, proche du mouvement Fateh, partage la même analyse. « Le Hamas comprend que s’il prend le pouvoir ou y participe, il devra trouver une formule pour traiter avec Israël. C’est inévitable », a-t-il souligné. « Le Hamas, qui a habitué ses membres et ses sympathisants à une certaine rhétorique ces dernières années, ne souhaite pas la changer avec fracas et il le fait par conséquent à petites doses, selon les développements », explique-t-il. Israël a, de son côté, minimisé la portée de ces déclarations considérant qu’elles avaient pour but d’alléger sa pression contre la participation de cette formation aux élections. « Il n’y a pas de quoi négocier aussi longtemps que le Hamas s’en tient à ses objectifs ultimes et continue à perpétrer des attentats et à tirer des roquettes », a déclaré à la radio un haut responsable du ministère israélien de la Défense, Amos Gilad. « Ces déclarations ont pour seul but de permettre au Hamas de participer au scrutin et ne reflètent aucune volonté de compromis », a estimé ce conseiller du ministre Shaul Mofaz. Sur un autre plan, le Parlement palestinien a renoncé hier à voter une motion de censure contre le gouvernement, critiqué pour son incapacité à mettre fin à l’anarchie sécuritaire dans les territoires palestiniens. Les députés avaient annoncé qu’ils entendaient soumettre le gouvernement d’Ahmed Qoreï à une motion de défiance après le refus, le 26 octobre, du leader palestinien Mahmoud Abbas de mettre en place un nouveau cabinet comme ils le réclamaient. Sur les députés présents, 22 ont voté en faveur du retrait de la motion, 9 contre et trois autres se sont abstenus, a constaté un correspondant de l’AFP. S’adressant aux députés, le président du Parlement, Rawhi Fattouh, a affirmé qu’il était « illogique » de voter une motion de défiance contre un gouvernement qui de toute façon doit démissionner au 24 novembre, date du début du dépôt des candidatures en vue des élections législatives prévues le 25 janvier. Un Palestinien tué par les tirs d’un policier israélien Sur le terrain, un Palestinien de Jérusalem-Est a été tué hier soir par les tirs d’un policier israélien alors qu’il tentait de l’écraser avec sa voiture, apprend-on auprès de la police israélienne. L’incident s’est passé à l’entrée du quartier Issawiya où une unité de la police enquêtait sur des vols de voitures, a indiqué à l’AFP le porte-parole de la police israélienne, Mickey Rozenfeld. Le policier, heurté par la voiture, a été légèrement blessé. Le Palestinien, grièvement blessé, a succombé à l’hôpital Hadasah du mont Scopus où il avait été évacué. Par la suite, de jeunes Palestiniens ont incendié une voiture près de l’hôpital. La police a en outre ouvert une enquête pour éclaircir les circonstances de l’incident.

Dans une déclaration tout à fait exceptionnelle, le mouvement islamiste palestinien Hamas s’est dit hier prêt à des négociations avec Israël, dans un souci apparent de se donner une image de pragmatisme à l’approche des élections législatives palestiniennes auxquelles il participera pour la première fois.
C’est Mahmoud Zahar, l’un des principaux chefs du Hamas, qui a annoncé...