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Actualités - REPORTAGE

TECHNOLOGIE - Plus de 1,6 milliard de personnes disposent d’un cellulaire Ondes de choc sur les portables ?

Aujourd’hui, dans le monde, nous sommes plus de 1,6 milliard à disposer d’un portable. Et qui dit téléphone portable, dit implantation d’antennes-relais pour leur fonctionnement. Existe-t-il un danger pour notre santé ? Quel est l’état actuel des connaissances scientifiques ? Où en sont les recherches aujourd’hui ? Un dossier préparé pour « L’Orient-Le Jour » par l’agence de presse Destination santé. Plus de 600 études ont déjà été réalisées sur le sujet, dont la majorité financée par les opérateurs eux-mêmes. Des travaux qui n’apportent pas de certitudes scientifiques pour les détracteurs du cellulaire, lesquels évoquent rien moins que le risque de cancers. Clarifions d’abord la notion d’exposition aux ondes électromagnétiques – ou radiofréquences – émises par la technologie cellulaire. Les antennes-relais des réseaux de téléphonie sans fil et les portables sont des émetteurs d’ondes. Les fréquences qu’ils utilisent sont des micro-ondes, lesquelles peuvent interférer avec du matériel électronique comme les ordinateurs et les appareils de radioguidage. D’où leur interdiction dans certaines circonstances, en milieu hospitalier et dans les transports aériens par exemple. Le même problème existe avec du matériel médical, la pompe à insuline et les respirateurs artificiels, notamment. La technologie cellulaire nous expose aux ondes de deux manières différentes : par l’utilisation du combiné portable et par l’exposition aux ondes des antennes-relais. Les intensités transmises par les portables sont fortes mais brèves, celles des antennes-relais sont plus faibles, mais continues. Le Pr Denis Zmirou enseigne la santé publique à la faculté de médecine de Nancy. Il est le rapporteur d’une étude réalisée en 2001 sur « Les téléphones mobiles, leurs stations de base et la santé », commandée par le ministère français de la Santé. Selon lui, « il n’y a pas de danger associé aux antennes-relais ». Mais que se passe-t-il lorsque nous sommes exposés aux radiofréquences ? Les ondes pénètrent dans nos tissus jusqu’à un centimètre de profondeur. L’énergie est absorbée par l’organisme, entraînant une élévation d’un degré de la température corporelle. L’énergie absorbée a-t-elle des conséquences sur notre santé ? Non, répond le Pr Denis Zmirou. « Elle n’est pas susceptible, en l’état actuel de nos connaissances, d’occasionner quelque risque biologique identifiable. » Un recul insuffisant ? Par ailleurs, le plus vaste projet de recherche sur le lien entre les portables et la survenue de tumeurs du cerveau est en cours. Baptisé Interphone, ce projet est coordonné par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Centre international de recherche sur le cancer de Lyon (CIRC). Une étude s’inscrivant dans le cadre d’Interphone vient d’ailleurs d’être publiée par des chercheurs de l’Institut de recherche sur le cancer de Grande-Bretagne. Conclusion... rien. Sur dix ans, l’utilisation régulière du portable n’aurait pas entraîné l’apparition de neurone acoustique, une tumeur bénigne de l’oreille qui se développerait du côté où l’utilisateur colle son appareil. Un bémol cependant. Les chercheurs britanniques n’excluent pas qu’il y ait des risques au-delà de dix ans. Une réserve qui va dans le même sens que les conclusions d’une étude publiée en octobre 2004 par l’Institut de médecine environnementale suédois. Mais dans la plupart des cas, les études se sont intéressées aux résultats à court terme d’une exposition aux ondes électromagnétiques. Partant, seul le temps nous dira si les radiofréquences sont réellement nocives sur le long terme. En revanche, des études menées sur des rats en 1997 ont conclu à une augmentation des tumeurs cérébrales après exposition aux radiofréquences émises par les portables et ses bases de relais. D’accord, la différence de taille entre le rat et l’homme est considérable. Pas question donc d’extrapoler. Mais quand même, le débat est loin d’être clos même si, à ce jour, aucun cancer n’a été directement attribué au téléphone portable. À consommer avec modération On assiste aujourd’hui à la prolifération des technologies sans fil. Et les opérateurs n’hésitent plus à cibler directement les enfants avec des produits alléchants. Aujourd’hui, au collège, avoir un portable fait « branché ». Or de forts soupçons pèsent sur la nocivité des portables chez les jeunes, même si aucune recherche scientifique ne vient actuellement étayer ces craintes. Dans le doute et par principe de précaution, il est déconseillé aux parents de fournir un téléphone portable aux enfants de moins de 10 ans. Ils n’en ont pas besoin d’ailleurs ! Les spécialistes préconisent en effet la limitation de leur usage chez les enfants et les préadolescents. Leur boîte crânienne et leur système nerveux ne sont pas encore complètement formés, et le risque est que les radiations pénètrent plus loin dans leur cerveau que chez les adultes. Et attention si vous portez un pacemaker. Il peut être altéré ou déprogrammé par le champ électromagnétique. Il est donc déconseillé de se servir d’un portable. S’il vous est impossible de vous en passer, portez le combiné à 15 cm au moins de votre poitrine. Et surtout, limitez votre communication au temps minimum. Enfin, et cela vaut pour tout le monde, ne téléphonez pas en conduisant. Les études sont formelles, le portable au volant met votre vie en danger.

Aujourd’hui, dans le monde, nous sommes plus de 1,6 milliard à disposer d’un portable. Et qui dit téléphone portable, dit implantation d’antennes-relais pour leur fonctionnement. Existe-t-il un danger pour notre santé ? Quel est l’état actuel des connaissances scientifiques ? Où en sont les recherches aujourd’hui ? Un dossier préparé pour « L’Orient-Le Jour » par...