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Actualités - CHRONOLOGIE

France - Chirac appelle à « l’apaisement des esprits », Villepin annule ses déplacements à l’étranger Les violences en banlieue parisienne se poursuivent et ébranlent le gouvernement

Le gouvernement français était confronté hier à l’extension des violences urbaines près de Paris, dont la gestion provoquait un nouvel affrontement entre le Premier ministre, Dominique de Villepin, et son ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy. Les heurts entre jeunes et policiers, qui touchaient depuis cinq jours le département de la Seine-Saint-Denis (nord de Paris), se sont étendus dans la nuit de mardi à mercredi à trois départements autour de la capitale. Au total, 180 véhicules ont été incendiés dans la région parisienne et 34 personnes interpellées dans la seule nuit de mardi à mercredi. Ces violences avaient éclaté après la mort, jeudi, de deux jeunes de 17 et 15 ans dans un transformateur électrique à Clichy-sous-Bois où ils s’étaient réfugiés en croyant être poursuivis par la police, à tort selon les autorités. Hier, les télévisions diffusaient des images de voitures et de poubelles en flammes, de policiers antiémeutes casqués au pied d’immeubles vétustes et de jeunes interpellés, mains dans le dos. Plusieurs centaines de policiers ont été déployés pour contenir ces violences, qui n’ont toutefois pas fait de blessés graves jusqu’à présent. Signe que la crise était jugée sérieuse, M. Sarkozy a annulé hier un déplacement prévu en Afghanistan et au Pakistan, et Dominique de Villepin a reporté de son côté une visite au Canada, après avoir réuni une dizaine de ses ministres pour discuter de ces « événements de la plus haute gravité ». Pour sa part, le président Jacques Chirac a appelé à l’apaisement des « esprits » après ces violences qui illustrent de nouveau les ratés de l’intégration des jeunes issus de l’immigration et le phénomène des banlieues ghettos que les gouvernements successifs ne sont pas parvenus à régler depuis 25 ans. L’opposition de gauche a vivement critiqué le gouvernement de M. Chirac, qui avait notamment fait campagne, lors de son élection en 2002, sur la lutte contre l’insécurité. Le PS a concentré son tir sur M. Sarkozy, qui s’était engagé à « nettoyer au kärcher » les cités sensibles et a fustigé les « racailles ». Le ministre de l’Intérieur, dont l’image de « Monsieur sécurité » est mise à mal par ces violences, a également été critiqué au sein de son propre camp. Une polémique l’a notamment opposé à Azouz Begag, ministre délégué à la Promotion de l’Égalité des chances, un sociologue d’origine algérienne ayant grandi dans un bidonville. Face à M. Sarkozy, M. de Villepin est intervenu pour reprendre le dossier en main, en un nouvel épisode de la rivalité opposant les deux hommes dans la perspective de la présidentielle de 2007.

Le gouvernement français était confronté hier à l’extension des violences urbaines près de Paris, dont la gestion provoquait un nouvel affrontement entre le Premier ministre, Dominique de Villepin, et son ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy.
Les heurts entre jeunes et policiers, qui touchaient depuis cinq jours le département de la Seine-Saint-Denis (nord de Paris), se sont...