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Actualités - CHRONOLOGIE

ZONE EURO - Réunion aujourd’hui du conseil de la BCE Un cycle de hausse des taux n’est pas encore acquis

L’état réel de l’économie de la zone euro et la difficulté de trouver un consensus parmi les 18 membres du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne rendent encore incertaine une hausse de taux, alors que le conseil de la BCE se réunit aujourd’hui. Les marchés financiers ont beau clamer qu’un resserrement monétaire se profile à l’horizon et estimer à 60 % les chances de voir la BCE mettre sa menace à exécution en relevant son principal taux directeur d’un quart de point d’ici à décembre, de nombreux doutes persistent. Il est certain que les risques inflationnistes se sont accrus à cause de la flambée des prix du pétrole, qui ne semblent pas vraiment vouloir redescendre de leur niveau actuel de 60 dollars environ. Fidèle à la principale mission de son mandat – le maintien de la stabilité des prix –, la BCE a donc multiplié les avertissements et insisté sur sa « forte vigilance » pour éviter que les prix du pétrole alimentent des revendications salariales et se répercutent sur les prix en général. Mais à ce jour, rien ne permet de dire que ce risque se soit matérialisé. Beaucoup d’économistes estiment d’ailleurs que la probabilité d’une poussée inflationniste imminente est toujours relativement mince dans la zone euro où la croissance reste faible et le chômage élevé, et qui demeure confrontée à la concurrence très vive des coûts salariaux en Asie et en Europe de l’Est. « Il nous semble à la fois osé et insensé d’envisager une improbable hausse des taux à cette réunion-ci », commente Carl Weinberg, chef économiste chez High Frequency Economics, en référence au rendez-vous de politique monétaire d’aujourd’hui. La BCE désire probablement s’engager dans un cycle de hausses régulières des taux et tourner ainsi le dos à plus de deux ans de taux d’intérêt à un plus bas historique de 2 %, pour revenir à un niveau plus normal, de l’ordre de 3 à 3,5 %. « Mais l’économie doit être suffisamment vigoureuse pour encaisser une série de hausses, écrit Robert Lind, économiste chez ABN Amro, dans une note à ses clients. Je ne pense pas que la zone euro soit parvenue à ce stade. » Si le moment était mal choisi, un resserrement monétaire pourrait au contraire faire caler le redémarrage économique, avec, pour la BCE, le risque de perdre la face si elle est acculée à faire machine arrière - comme ce fut le cas pour la Banque du Japon en 2001. Une majorité des 60 économistes interrogés par Reuters fin octobre répondait s’attendre à une hausse des taux de la BCE d’ici à juin 2006, mais les responsables de la Banque centrale se sont succédé depuis pour mettre en garde contre l’inflation, incitant un nombre croissant d’experts à tabler sur un changement de cap anticipé.

L’état réel de l’économie de la zone euro et la difficulté de trouver un consensus parmi les 18 membres du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne rendent encore incertaine une hausse de taux, alors que le conseil de la BCE se réunit aujourd’hui.
Les marchés financiers ont beau clamer qu’un resserrement monétaire se profile à l’horizon et estimer à 60 % les...