Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGE

ŒUVRES CARITATIVES - Bazar les 4 et 5 novembre, de 10 heures à 19 heures, au nouveau centre de la Croix-Rouge Antelias – Naccache (Banque de sang) « Fashion for a Cause », quand mode et charité se conjuguent au même temps

Il fallait juste y penser. Roula Yazbeck et Hala Abou Chaar l’ont fait. À partir d’un constat simple, celui de joindre l’utile à l’agréable, mais à leur façon, elles ont réussi à rendre des gens heureux... Le social s’est imposé à elles dans l’urgence. Lorsqu’elles ont constaté, il y a plus de trois ans, tout ce qu’il y avait à faire pour que se rejoignent les deux extrêmes de notre société, qu’une longue crise économique a énormément éloignées. Des classes aujourd’hui si déséquilibrées avec, d’une part, des gens qui ont en excès et, d’autre part, ceux, de plus en plus nombreux, qui n’ont même pas le minimum. C’est Roula Yazbeck qui prend la première la parole, même si, finalement, les deux amies parlent en chœur et avec un même cœur très généreux. Roula qui, sans être tombée dans le social toute petite, y a longtemps baigné. Sa mère Marie-Rose est bénévole et responsable à la Croix-Rouge depuis 49 ans… « Ces dernières années, le nombre de familles qui vivaient dans des conditions difficiles a sensiblement augmenté. Les moyens, par contre, se sont faits de plus en plus rares. Jusqu’en 2002, lorsqu’il n’était plus possible de leur assurer des caisses de produits de première nécessité. » « C’est alors, poursuit Roula, que j’ai décidé d’agir. » La première année, elle collecte de l’argent auprès des amis et des proches. Et en « extirpe » une liste de « connaissances », avec qui l’opération s’avère plus difficile ! « Je ne me rendais pas compte combien les gens avaient du mal à donner de l’argent. » L’année suivante, il n’était donc plus question d’utiliser les mêmes procédés. « C’est en ouvrant mon armoire, un jour, en constatant toutes ces choses inutiles que je gardais, sans vraiment savoir pourquoi, que j’ai pensé, avec l’aide de Hala, à Fashion for a Cause. » Première collecte Toutes ces inutilités, nous avons tous tendance à nous en séparer difficilement. Pourtant, les vêtements sont un peu démodés, les accessoires oubliés dans un tiroir, certains cadeaux de mariage jamais utilisés, les cellulaires obsolètes. « Nous avons décidé d’organiser une vente de tous ces excès que nous possédons à des prix raisonnables. » Sacs, chemises, pantalons de grandes marques seront ainsi vendus, la première année, entre amies. « L’événement eut lieu dans mon appartement, précise Roula. Nous avons récolté assez d’argent pour pouvoir assurer des caisses de riz, de lait et autres produits alimentaires, pour 100 familles. » Fières de leur succès, les deux femmes décident de renouveler l’exploit, mais cette fois-ci à une plus grande échelle. « L’idée, souligne Roula, était, d’une part, de donner une bonne raison aux gens pour céder leurs affaires et, d’autre part, de permettre à une certaine catégorie de personnes de pouvoir continuer à acheter des produits qui, normalement, leur sont devenus inaccessibles. Ainsi, nous rendons les deux parties heureuses, celle qui donne et celle qui achète. » Sans compter les familles qui, au bout du compte, pourront profiter de cette action annuelle. Un rendez-vous à ne pas rater Trois mois avant le jour J, le duo se met à l’œuvre pour collecter les objets. « C’est certainement la partie la plus difficile. Il faut appeler, rappeler… » Lorsqu’elles ont fini leur collecte, tout est trié, répertorié, codifié et nettoyé, au besoin. « Nous sommes très strictes dans notre choix. Ce que nous n’utilisons pas est donné à des associations caritatives. » Cette année, comme l’année précédente, « et mieux encore !» Roula et Hala ont soigné la présentation, préparé les salles d’essayage, bref tout mis en œuvre pour faire de ces deux journées une action efficace. Au lendemain du bazar, et avec l’aide du supermarché Saint-Élie qui leur vend les produits au prix de gros, Roula et Hala préparent les caisses qui sont envoyées à la Croix-Rouge, puis distribuées aux familles. « C’est un triangle gagnant, conclut Hala. Les gens qui donnent, les gens qui achètent et, enfin, les familles. » Carla HENOUD

Il fallait juste y penser. Roula Yazbeck et Hala Abou Chaar l’ont fait. À partir d’un constat simple, celui de joindre l’utile à l’agréable, mais à leur façon, elles ont réussi à rendre des gens heureux...
Le social s’est imposé à elles dans l’urgence. Lorsqu’elles ont constaté, il y a plus de trois ans, tout ce qu’il y avait à faire pour que se rejoignent les deux...