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Le gouvernement a lancé une campagne d’information visant à convaincre les propriétaires d’animaux des avantages d’une incinération Shanghai veut se débarrasser des dépouilles de ses chiens et chats

Confrontée à la mode des animaux domestiques, la ville de Shanghai ne sait plus comment faire pour gérer des dizaines de milliers de dépouilles, principalement de chiens et de chats. La police estime à environ un million le nombre d’animaux de compagnie, un chiffre sans doute en deçà de la réalité dans cette ville de près de 17 millions d’habitants, car entre 60 et 70 % ne sont pas enregistrés auprès des autorités. Entre 2 et 6 % meurent chaque année, beaucoup en raison de maladies, ce qui pose un problème sanitaire. « La plupart des gens ne connaissent absolument rien de toutes les maladies dangereuses que leurs animaux peuvent porter. Et beaucoup de bêtes ne sont pas suffisamment vaccinées », affirme un jeune vétérinaire. Pour encourager la collecte des dépouilles, l’incinération est facturée 5 yuans (0,62 USD) à un particulier. Selon Tian Zhongping, responsable du centre d’incinération de Punan, chaque tonne traitée coûte au gouvernement 1 500 yuans (186 USD) tandis qu’elle ne lui rapporte que 1 000 yuans (124 dollars). « Et cela ne comprend pas les coûts de la campagne d’information », précise Cai Xianhua, responsable d’un des deux centres de collecte des dépouilles de Shanghai. Au total, 100 tonnes ont été traitées en 2004 à Punan. Le gouvernement a lancé une campagne d’information visant à convaincre les propriétaires d’animaux de tous les avantages d’une incinération. Les propriétaires peuvent ainsi récupérer les cendres de leurs fidèles compagnons dans une urne spéciale. Selon M. Cai, les modèles les plus populaires sont les moins chers : petites boîtes de terre cuite, elles se vendent à 150 yuans (18,5 USD). Dans d’autres boutiques, le prix de certaines urnes peut avoisiner les 1 000 yuans (124 USD). Mais M. Cai estime récupérer seulement 2 % des animaux morts. L’attachement de certains propriétaires à la dépouille de leur petit compagnon ne rend pas la tâche aisée, même si Shanghai ne connaît pas encore le même phénomène que Canton, ville du sud, où, selon le China Daily, certains habitants peuvent dépenser plusieurs milliers de yuans pour les funérailles de leur chien ou chat. Cheng Hairong, lui, a pensé lancer un cimetière pour animaux. Ce quadragénaire a loué un lopin de terre à Jiading, petite ville des environs de Shanghai, où en avril 2004 il a installé la première pierre tombale. Mais l’irritation des villageois face à un tel « gâchis » de terre, dans une province où chaque hectare compte, l’a contraint à quitter l’emplacement 17 mois plus tard. Aujourd’hui directeur d’une entreprise de pompes funèbres, il n’a pas renoncé à son projet, mais n’a pas encore trouvé d’emplacement. Zhu Tianmin a pensé à un autre créneau, l’empaillage. Taxidermiste à Shanghai depuis six mois, il a créé sa propre société après avoir passé trois ans au musée de Tianjin (est). Cinq animaux ont déjà été empaillés. « Deux pour des clients et trois pour des amis qui veulent garder leur animal près d’eux pour toujours », explique-t-il. Il espère bien trouver la fortune dans ce secteur, rêvant encore de ce yorkshire que son propriétaire lui avait confié pour la somme de 220 000 yuans (27 300 USD).

Confrontée à la mode des animaux domestiques, la ville de Shanghai ne sait plus comment faire pour gérer des dizaines de milliers de dépouilles, principalement de chiens et de chats.
La police estime à environ un million le nombre d’animaux de compagnie, un chiffre sans doute en deçà de la réalité dans cette ville de près de 17 millions d’habitants, car entre 60 et 70 % ne sont...