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Des recommandations aux diabétiques pour mieux supporter le mois du jeûne

« Recommandations médicales aux patients diabétiques qui observent le jeûne du ramadan », tel a été le thème de la conférence organisée récemment par les laboratoires Sanofi-Aventis, à l’hôtel Phoenicia Inter-Continental. Donnant des explications sur le diabète, qui « progresse à la manière d’une épidémie », le Dr Ahmad Ghazzawi, chef de service d’endocrinologie à l’hôpital universitaire de Hammoud, à Saïda, explique que l’Organisation mondiale de la santé estime à plus 300 millions, le nombre des personnes qui en souffriront en 2025. Et d’établir une différence entre le diabète de type 1 ou juvénile, dû à un déficit total de l’insuline sécrétée par le pancréas, et le diabète de type 2, causé par une résistance à l’insuline. Cette deuxième forme de diabète atteint en général les personnes âgées de plus de 40 ans, mais elle est diagnostiquée chez des personnes de plus en plus jeunes, en raison du taux sans cesse croissant de l’obésité. « Le diabète de type 2 augmente d’une façon considérable aux quatre coins de la planète, déplore le Dr Ghazzawi, notamment pour les raisons suivantes : augmentation de l’obésité des enfants et des adultes, sédentarité et manque d’activité physique, et longévité. Toutes les cinq minutes, un nouveau patient est diagnostiqué dans le monde. » Au Liban, 13,1 % de la population est diabétique, selon une étude nationale. Ce taux s’élève à 30 % au sein de la population âgée de plus de 60 ans. « Le jeûne constitue l’un des cinq piliers de l’islam, poursuit le Dr Ghazzawi. C’est la raison pour laquelle les patients diabétiques désirent jeûner, même si, dans leur cas, cela n’est pas indiqué. » Et le Dr Ghazzawi de donner les résultats d’une étude randomisée qu’il a menée à Saïda sur 1 000 patients et selon laquelle 2,1 % des personnes ont été diagnostiquées avec un diabète de type 2, alors qu’elles l’ignoraient. « Le diabète de type 2 est une maladie qui se développe insidieusement, signale-t-il, et plusieurs années passent entre le début de la maladie et son diagnostic. » Et de conclure qu’un meilleur contrôle de la glycémie implique nécessairement une sensibilisation et une éducation de la population et des patients sur la maladie, un meilleur régime alimentaire, une activité physique régulière, ainsi qu’un meilleur suivi médical. Une étude menée sur treize pays Le Dr Ibrahim el-Salti, chef de service d’endocrinologie à l’hôpital de l’Université américaine de Beyrouth, a, pour sa part, présenté Epidiar, la plus vaste étude réalisée sur la maladie du diabète durant le mois de ramadan, dont les résultats ont été publiés dans la revue médicale américaine Diabetes Care. Effectuée dans treize pays, dont le Liban, cette étude a porté sur 12 914 patients. Elle visait à fournir des informations sur la prise en charge des patients diabétiques durant le mois de ramadan et à connaître les effets du jeûne sur la santé des patients. Selon cette étude, 54 % des diabétiques de type 1 et 86 % des patients de type 2 jeûnent, « malgré les interdictions des spécialistes ». « Il est donc nécessaire de mieux informer les personnes diabétiques sur leur maladie », insiste le Dr Salti, qui remarque que plusieurs complications ont été observées du fait du jeûne, principalement une augmentation des hospitalisations en raison d’une hypoglycémie ou d’une hyperglycémie, d’une déshydratation, de thromboses vasculaires ou de malnutrition. « Il est important donc de trouver des solutions et de publier des recommandations susceptibles d’assurer un meilleur contrôle de la maladie durant le mois de ramadan », insiste le Dr Salti, qui conseille aux patients qui désirent jeûner de prendre le « shour » (repas du matin) le plus tard possible, de modifier les horaires, la quantité et la composition des plats, de réduire l’activité physique en journée, mais de marcher une heure après l’iftar, de maintenir le même régime alimentaire tout au long du mois de ramadan. Il est également recommandé aux patients de faire le test de glycémie même durant le jeûne et d’interrompre le jeûne dans le cas d’une hypoglycémie. Le Dr Sami Azar, président de la Société libanaise d’endocrinologie et professeur endocrinologue à l’Hôpital de l’Université américaine de Beyrouth, a enfin exposé les traitements médicamenteux, pris une fois toutes les vingt-quatre heures, susceptibles d’assurer une meilleure qualité de vie aux patients qui jeûnent.

« Recommandations médicales aux patients diabétiques qui observent le jeûne du ramadan », tel a été le thème de la conférence organisée récemment par les laboratoires Sanofi-Aventis, à l’hôtel Phoenicia Inter-Continental.
Donnant des explications sur le diabète, qui « progresse à la manière d’une épidémie », le Dr Ahmad Ghazzawi, chef de service d’endocrinologie à...