Tarek Chemaly à l’Espace SD «Liban: manuel d’instructions»

Comprendre le Liban n’a jamais été chose aisée. Les données sociales, économiques, religieuses, confessionnelles, pour ne citer que celles-là, sont tellement confuses et confondues que l’observateur lambda aura vite fait de baisser les armes. L’histoire (ancienne et contemporaine) de ce pays ressemble à un puzzle géant dont les morceaux sont éparpillés. Tarek Chemaly tente aujourd’hui d’en coller les morceaux à travers une installation multimédia, au Laboratoire de l’Espace SD. Dédiée à ceux qui ont toujours voulu comprendre le Liban, cette dernière reconstruit, pièce par pièce, littéralement, le fonctionnement de ce pays et démontre que, quel que soit le résultat final, chaque pièce a sa place dans cette immense mosaïque. Chaque morceau ne peut dûment exister qu’en étant placé à côté de l’autre. À travers l’ironie de la présentation, cette œuvre délivre un noble message de coexistence. L’on y voit également un bel appel à l’unité. Chemaly avait donné à voir, il y a quelques années, une exposition très conceptuelle, constituée en majorité de collages de l’artiste et basée sur les rapports intimes qui existent entre l’art (élitiste? Pour la masse?) et la société de consommation (l’art d’inciter à la consommation, l’art de la publicité...). Le jeune artiste précise qu’il n’a jamais vécu à Beyrouth. «C’est plutôt la ville qui vit en moi.» «Liban: manuel d’instructions», jusqu’au 19 novembre. M.G.H.