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Actualités - CHRONOLOGIE

INVESTISSEMENTS - « Road show » satisfaisant des représentants des Chambres de commerce allemandes Les opérateurs germaniques s’intéressent aux opportunités de placement au M-O et en Afrique du Nord

HAMBOURG, de notre envoyée spéciale Liliane MOKBEL Les investisseurs allemands continuent de s’intéresser aux opportunités de placements au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA). Le « road show » annuel des représentants des Chambres d’industrie et de commerce allemandes (DIHK) auprès de onze pays de la région MENA, dont le Liban, a enregistré pour la troisième année consécutive une affluence satisfaisante. L’initiative propre aux DIHK vise à promouvoir les projets locaux d’investissements auprès des opérateurs allemands du secteur privé. Un concept innovateur qui a pour objectif majeur de simplifier et surtout d’accélérer le processus d’identification des profils des partenaires locaux potentiels des sociétés allemandes. L’édition 2005 de l’opération « Go MENA » a englobé tour à tour les Chambres de Stuttgart, Hamburg, Gera, Kassel, Kiel et Bielefeld. Sylvie Taboré-Straub, coordinatrice de la Chambre de Stuttgart, reconnaît que le financement de la dynamique n’est pas négligeable, mais que l’incidence de son rendement auprès des compagnies allemandes est largement compensatoire. « Le “road show” des représentants du DIHK permet aux sociétés allemandes d’avoir des interlocuteurs compétents à même de fournir des informations précises sur les opportunités de placements. Des données précises sur des projets d’investissements aident les opérateurs allemands à mettre le pied à l’étrier pour étendre leur activité à l’étranger », dit-elle. Julia Koener, responsable du commerce extérieur à la Chambre de commerce de Hamburg, partage le même avis. Elle projette cependant pour l’année prochaine d’organiser, parallèlement au « road show », des journées nationales pour certains pays de la région MENA. Le Liban est bien sûr inscrit au calendrier-programme. La journée libanaise politico-économique est prévue au cours du premier semestre 2006. « Les développements rapides de la conjoncture libanaise tant sur le plan politique qu’économique sont intéressants à plus d’un titre, souligne-t-elle. La privatisation de certains services publics au Liban sera à l’ordre du jour de ce colloque », affirme Alexis Naassan, représentant du DIHK au Liban et en Syrie, qui relève une croissance de l’intérêt que portent les sociétés allemandes pour le marché libanais. Un intérêt qui s’est répercuté au niveau du nombre des compagnies allemandes rencontrées dans le cadre des Chambres de Stuttgart, de Hamburg et de Bielefeld. À cet égard, il relève un vif intérêt des sociétés allemandes spécialisées en équipements de sécurité, en l’occurrence celles qui produisent des voitures blindées. « L’état de la sécurité au Liban est fortement médiatisé et a contribué à aiguiser l’appétit des compagnies allemandes spécialisées », dit-il. À la question de savoir si l’évolution du contentieux opposant l’État libanais à la société allemande Walterbau pourrait constituer un frein à l’élan des investisseurs allemands, Alexis Naassan répond par la négative, estimant que tout investissement comprend des aléas. «Le représentant du DIHK présente la situation du pays dans lequel il est délégué et l’opérateur allemand calcule les risques qu’il est prêt à assumer », dit-il. Dans un entretien accordé à L’Orient Le-Jour, le conseiller aux relations internationales au ministère de l’Économie de Wurtemberg, Rainer Sauerwald, présent à la Chambre de Stuttgart, a annoncé la visite d’une délégation d’une cinquantaine d’hommes d’affaires de Wurtemburg au Liban, en Syrie, et en Égypte. La tournée d’exploration, qui est prévue pour fin 2006, est d’autant plus importante que ce land est l’un des plus riches de la République fédérale d’Allemagne. Les lands de la Bavière et de Wurtemburg contribuent à financer le déficit du budget fédéral. Rainer Sauerwald évoque l’hypothèse de la signature d’un mémoradum de coopération entre le land de Wurtemburg, d’une part, et certains cazas au Liban et les provinces syriennes, d’autre part. Il estime que la structure des PME libanaises sont parmi les mieux adaptées à la commercialisation des produits allemands. Le son de cloche est différent aux Émirats arabes unis et en Égypte. Les relations commerciales des deux pays arabes avec l’Allemagne ne sont pas au mieux de leur forme. Selon Dalia Abou Samra-Rohte, représentante du DIHK à Abou Dhabi, les sociétés allemandes qui s’installent dans l’émirat croient, à tort, qu’elles doivent nécessairement rouler sur l’or en quelque mois. « Le marché émirati est saturé. Il faut du temps pour que l’opérateur étranger assure un retour sur investissement confortable », souligne-t-elle, affirmant que le marché des EAU est devenu concurrentiel du fait de la forte pénétration des produits chinois. Même constat du côté du pays du Nil. Samar Ismat, déléguée au Caire du DIHK, souligne la divergence des intérêts entre les opérateurs égyptiens et allemands. Les investisseurs allemands chercheraient en Égypte des transactions ponctuelles et ne seraient pas intéressés par des investissements à long terme. Par contre, relève-t-elle, les Égyptiens souhaitent la création de joint-venture et un actionnariat allemand effectif. Chambre algéro-allemande En Afrique du Nord, les choses se passent apparemment beaucoup mieux. L’évolution de la balance commerciale de l’Algérie avec la République fédérale d’Allemagne est on ne peut plus positive. Entre 2003 et 2004, les échanges commerciaux entre les deux pays ont accusé une hausse de 40 %. Pour le premier semestre de 2005, la croissance a été de 22 % par rapport à la période correspondante de l’année précédente. Ces pourcentages en disent long sur le potentiel de développement des relations bilatérales. Ainsi, le ministère allemand de l’Économie a relevé au début de cette année son degré de représentation en Algérie, entérinant la création d’une Chambre algéro-allemande de commerce et d’industrie. Le directeur général de cette Chambre, Andreas Hergenrother, énumère les nombreuses joint-ventures algéro-allemandes. Il évoque, entre autres, les entreprises Linde pour la production d’hélium et de gaz industriel ; Heinckel pour la fabrication de détergent, Messer pour la production de boîtes à vitesse. Le gouvernement algérien a prévu cinq milliards de dollars étalés sur cinq ans pour le financement de la relance économique. Un milliard de dollars a été alloué à la réforme du secteur médical. « Les opérateurs allemands devenus des spécialistes en conseil pour la création d’hôpitaux pourraient saisir des opportunités intéressantes », dit-il. Andreas Hergenrother annonce pour 2006 la visite à Berlin du ministre algérien de l’Investissement et de la Participation. Une visite destinée à promouvoir les projets de privatisation en gestation en Algérie. Il reconnaît cependant que l’état précaire de la sécurité et les législations financières relatives au secteur bancaire constituent dans certains cas un frein à l’investissement direct étranger en Algérie.
HAMBOURG, de notre envoyée spéciale Liliane MOKBEL

Les investisseurs allemands continuent de s’intéresser aux opportunités de placements au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA). Le « road show » annuel des représentants des Chambres d’industrie et de commerce allemandes (DIHK) auprès de onze pays de la région MENA, dont le Liban, a enregistré pour la troisième année...