Auto - Le double champion du monde français s’impose pour la première fois au rallye de Catalogne Loeb et Citroën, le triomphe des bérets rouges

Aussitôt la victoire de Sébastien Loeb (Citroën Xsara) au rallye de Catalogne acquise, le « doublé » et le troisième titre constructeurs consécutif en poche, le clan Citroën s’était coiffé d’un béret rouge orné du double chevron et millésimé 2005, hier au parc d’assistance de Port Aventura. Guy Fréquelin, après avoir embrassé paternellement chaque membre de l’équipe, s’était lancé dans un petit discours, en compagnie de Claude Satinet, le directeur général de la marque. Et s’était vu remettre un tableau sur lequel figurait le sigle de Citroën, revu au goût du jour, avec un troisième chevron pour célébrer ce troisième titre. Carlos Sainz, lui aussi béret rouge sur la tête, s’était ensuite joint au duo dirigeant. « Il y a des jours où il faut un petit clin d’œil. Même si je suis extrêmement attaché au respect des chevrons dans la présentation de la marque. Dans un cas comme cela, oui, on peut ajouter un troisième chevron », souriait M. Satinet. Un super week-end Pendant ce temps, Loeb en finissait avec son rallye, roulait vers le parc de regroupement. Le double champion du monde venait d’enlever sa dixième victoire de la saison, la vingtième de sa carrière, devenant ainsi l’égal de son aîné Didier Auriol, et se rapprochant un peu plus du recordman, l’ami Carlos Sainz. « Combien Rossi a-t-il gagné de courses cette saison ? Et le record de Michael Schumacher ? C’est mon pilote qui me demande ça au téléphone », interrogeait Didier Clément, l’ingénieur de Loeb, à l’adresse des journalistes qui l’entouraient. Sur la liaison, le pilote, au volant de sa Xsara, plaisantait avec son technicien avant d’affronter les micros, la meute des cameramen et photographes. « C’est ma première victoire en Catalogne, un rallye asphalte que j’espérais gagner un jour. On a toujours été compétitif sur cette surface et ici on n’avait pas eu de réussite jusqu’à maintenant. Gagner cette année me fait plaisir », déclarait Loeb. « Mais le plus important aujourd’hui (dimanche), poursuivait-il, c’est le résultat global de Citroën. Le championnat constructeurs, le doublé avec deux Xsara aux deux premières places, le championnat Super 1600 (Sordo sur la C2). C’est vraiment un super résultat pour Citroën. Tout a très bien marché. On a même failli faire le triplé avec Pons qui perd la troisième place pour une seconde. Et en plus, la nouvelle du retour de Citroën en 2007... » Champions Une semaine après la Corse, Loeb et Citroën venaient en effet de vivre une formidable semaine. Comme sur l’île de Beauté, le double champion du monde avait d’entrée assommé la concurrence, fait le vide autour de lui, gérant ensuite parfaitement son avance. Derrière, l’hécatombe avait fait de nombreuses victimes, dans des sorties de route pour Petter Solberg et Stéphane Sarrazin (Subaru Impreza), Toni Gardemeister (Ford Focus), Gigi Galli (Mitsubishi Lancer) ou Dani Sola (Ford Focus). Marcus Gronholm (Peugeot 307), lui, avait perdu ses espoirs de podium la veille au soir dans une surchauffe de moteur suite à un radiateur percé. Tous n’avaient pas été épargnés, sans jamais avoir pu ne serait-ce qu’un instant inquiéter l’armée des bérets rouges de Guy Fréquelin, Duval et surtout Sébastien Loeb, maître absolu de son sujet. Dix victoires dans la saison, grand chelem sur asphalte pour Loeb, un troisième titre pour Citroën, la foule amassée face au stand du constructeur français pouvait réserver une formidable ovation à l’arrivée des deux Xsara. Tandis que Fréquelin embrassait ses équipages, trinquait au champagne avec eux. Et tous, bérets rouge sur la tête, d’entonner : « On est les champions »....