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CONCERT - Au Kulturzentrum (Jounieh) Des airs mollement viennois avec Albert Sassmann

Un cercle très restreint d’amis et un musicien que le public libanais a déjà applaudi pas plus loin que février dernier au Kulturzentrum de Jounieh. Albert Sassmann, pour la seconde fois déjà au pays du Cèdre, arrivé en droite ligne de Vienne, a choisi d’interpréter des œuvres à prédominance romantique avec une préférence pour l’esprit viennois… Mais avec mollesse, comme ces atmosphères feutrées et un peu trop raffinées des salons du siècle dernier de la ville des valses straussiennes. Sans parler de ce piano au son aigrelet qui dessert encore davantage sa prestation. Au menu donc, des pages de Mozart, Wittgenstein, Brahms, Liszt, Schubert et, bien sûr, Strauss, non pas Johan mais Richard! Sanglé dans un frac noir, avec gilet et nœud-papillon blancs, les cheveux noirs coupés court, Albert Sassmann a ouvert le bal des notes avec la Sonate en fa majeur KV332 du génie de Salzbourg. Trois mouvements (allegro, adagio, allegro assai) pour traduire toute la fraîcheur et la spontanéité d’un Mozart à l’élégance frivole. Charme, grâce, légèreté et un brin d’humour pour cette œuvre qui se déploie parfois comme un immense rire perlé… Plus grave et majestueuse est la Chaconne en ré mineur pour la main gauche seule de Bach-Brahm de Paul Wittengstein, un des plus grands pianistes autrichiens du XXe siècle qui avait perdu son bras droit au début de la Première Guerre mondiale…On comprend dès lors les effets de bravoure à une seule main et les prouesses forcées pour un opus aux arches sonores d’une grande puissance avec des moments dramatiques d’une grande intensité. Du viennois Johannes Brahms, né pourtant à Hambourg, on écoute une de ses sémillantes rhapsodies. Rhapsodie en sol mineur op 79/2 avec ses agitations, ses accords riches, son rythme à la fois vif et lancinant. Molto passionnato, comme le souligne la partition pour cette narration volcanique et éruptive mais interprétée hélas par Sassmann avec lenteur et une douceur parfois irritante. Petit entracte et reprise avec Les soirées à Vienne (IV et I) de Liszt, des valses caprices de Frantz Schubert. Appoggiatures et fioritures lisztiennes pour une inspiration initialement plus sobre et dépouillée. Transcription pour effets de bravoure et de maestria où l’éclat virtuose l’emporte sur la mélodie et les harmonies. Comme pour ne pas rester sur sa faim, voilà du vrai Schubert: L’impromptu en si bémol majeur. On écoute ici seulement l’Andante avec ses emportements et ses rêveries orageuses. Lyrique par excellence, entre délire et visions fantasques, cette narration puissante, sous les doigts de Sassmann, avait l’allure d’un morceau maigrement habité de pâles fantaisies. Pour conclure, une paraphrase de concert, tirée du Chevalier à la rose de Richard Strauss. Valse éminemment viennoise avec des audaces pourtant modernes, mais que le pianiste a rendue, par son interprétation mondaine souvent maladroite et malhabile, avec nombreuses bavures et notes écrasées, presque «chichiteusement» salonnarde! On aimerait vivement retrouver la beauté du chant et la force émotive suscitée par la puissance orchestrale de la partition originale, pour un grand moment magique du répertoire lyrique, hélas ici totalement absent. Edgar DAVIDIAN
Un cercle très restreint d’amis et un musicien que le public libanais a déjà applaudi pas plus loin que février dernier au Kulturzentrum de Jounieh. Albert Sassmann, pour la seconde fois déjà au pays du Cèdre, arrivé en droite ligne de Vienne, a choisi d’interpréter des œuvres à prédominance romantique avec une préférence pour l’esprit viennois… Mais avec mollesse, comme ces...