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Le rapport insiste sur le caractère asymétrique des conflits modernes Les Occidentaux doivent repenser leurs stratégies militaires, affirme l’IISS

Les armées occidentales doivent repenser leurs stratégies militaires afin de répondre aux nouveaux défis posés sur le terrain, en Irak par exemple, face à des insurgés capables d’utiliser aussi bien les armes que l’Internet, a affirmé l’IISS hier dans son rapport annuel. Insistant sur le caractère « asymétrique » des conflits modernes, avec des armées conventionnelles opposées à des insurgés beaucoup moins armés et beaucoup moins nombreux, l’Institut international des études stratégiques a souligné la nécessité pour les forces occidentales de repenser leur « doctrine militaire ». « Depuis le 11 septembre 2001, les pays développés ont continué à baser leurs programmes militaires sur des scénarios de type guerre froide dans laquelle les combats seraient menés face à des forces conventionnelles », explique l’IISS, un centre de recherches basé à Londres. Certes, cette stratégie a permis « une défaite écrasante » de l’armée irakienne par les forces de la coalition américano-britannique, en 2003. Mais la suite des événements a été plus difficile, souligne cet institut : si les insurgés savent « innover technologiquement », comme le démontrent les nouvelles bombes utilisées dans le sud de l’Irak contre les forces britanniques, ils savent aussi utiliser des armes moins classiques. « L’utilisation intelligente de l’Internet a été efficace » face aux 160 000 hommes de la force multinationale, souligne ainsi l’IISS, dans une allusion aux exécutions d’otages orchestrées et diffusées sur le Web par des mouvements comme celui du Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui. Et le centre de recherches londonien de développer la notion de « guerres en trois dimensions », dans le cadre desquelles les soldats doivent à la fois combattre militairement, mais aussi reconstruire le pays et assurer les secours humanitaires: « on peut parler d’un écosystème de conflit où l’objectif n’est plus un bout de territoire, mais un environnement global, avec notamment la nécessité de gagner les esprits », de gagner l’appui des populations locales. « Les forces armées aujourd’hui doivent faire face à de nombreux adversaires, au-delà de leurs opposants traditionnels, que ce soit le terrorisme ou encore le crime organisé », explique l’institut londonien. Concernant le terrorisme, « les attentats à la bombe du 7 juillet à Londres ont mis en évidence la menace croissante de terroristes produits “à la maison” », au sein même des pays occidentaux visés, souligne l’IISS, insistant sur la nécessité, à côté des mesures antiterroristes classiques, de « comprendre les motivations de ces jihadistes extrémistes ». « Celles-ci semblent au moins autant psychologiques, sociologiques et politiques que religieuses », affirme ainsi l’IISS, avant de mettre en garde contre certaines mesures radicales trop hâtives. Si les forces armées conventionnelles sont de moins en moins nécessaires sur le plan purement militaire, l’IISS a reconnu qu’elles restent utiles : « La rapide et large réponse au tsunami en Asie du Sud-Est du 26 décembre 2004 a démontré que de tels moyens sont encore sans rivaux. »

Les armées occidentales doivent repenser leurs stratégies militaires afin de répondre aux nouveaux défis posés sur le terrain, en Irak par exemple, face à des insurgés capables d’utiliser aussi bien les armes que l’Internet, a affirmé l’IISS hier dans son rapport annuel. Insistant sur le caractère « asymétrique » des conflits modernes, avec des armées conventionnelles...