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Le bilan des GI tués passe le cap des 2 000 morts Les civils irakiens, victimes oubliées d’un conflit meurtrier

Leurs noms ne sont presque jamais connus, leurs visages non plus, mais les civils, plus que les soldats américains qui ont été 2 000 à tomber dans le pays, sont les premières victimes du meurtrier conflit irakien. Selon « Iraq Body Count », un groupe de pacifistes indépendants qui comptabilise les victimes irakiennes, le nombre de civils tués depuis l’invasion de l’Irak en mars 2003 s’établit entre 26 000 et 30 000. « Globalement, la situation en Irak pour les civils est tragique », affirme Dorothea Krimitsas, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et responsable de la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord. L’Irak est en effet devenu en deux ans et demi l’une des zones au monde les plus dangereuses, et des dizaines de personnes sont tuées chaque jour. Des morts qui ne font plus la une des télévisions et des journaux, hormis lorsque des attentats très meurtriers sont commis. Depuis le 1er janvier 2005 seulement, sur 4 373 Irakiens tués, 3 015 sont des civils, selon les statistiques obtenues mensuellement par l’AFP auprès des ministères de la Santé, de l’Intérieur et de la Défense irakiens. Les Irakiens « sont victimes des opérations militaires, des attentats à la voiture piégée, des bombes dans la rue et dans les marchés », souligne Mazen Abdallah, secrétaire général du Croissant-Rouge irakien, qui parle de situation « critique ». Et comme dans beaucoup de guerres, ils sont pris dans les combats entre insurgés, et les armées irakienne et américaine. Dans un pays où les règles de la guerre sont devenues obsolètes, même les centres hospitaliers sont devenus « des champs de bataille ». « Les parties impliquées dans le conflit doivent respecter le droit humanitaire international. Nous leur demandons de préserver les civils, les installations sanitaires, mais ces grands principes sont très difficiles à faire appliquer », déplore la porte-parole du CICR. Pour le responsable du Croissant-Rouge, les bavures commises par les armées américaine et irakienne sont également nombreuses. « Il est difficile pour les soldats de faire la différence entre civils et insurgés », dit-il. Un travailleur humanitaire qui travaille dans la région d’al-Anbar pour une ONG italienne présente dans cette zone depuis 2003 assure que « depuis les deux derniers mois, des centaines de civils ont été tués par erreur dans cette région ». La particularité du conflit irakien réside aussi dans le fait que non seulement les civils sont des cibles, mais également que les organisations internationales et les ONG ne peuvent que très difficilement leur porter assistance en raison des conditions de sécurité extrêmement précaires. C’est le cas de la Croix-Rouge, dont l’insigne censé protéger ses membres est devenu un danger. « Quand on ne respecte plus cet emblème, tout devient difficile et l’accès aux civils devient un grand défi », explique Dorothea Krimitsas. Côté américain , les pertes s’élèvent désormais à plus de 2 000 morts. Le nombre de blessés est bien plus important encore, avec 15 220 victimes, selon le site du Pentagone. Le chiffre de 2 000 tués « est un chiffre significatif qui, sans aucun doute, va avoir un retentissement dans l’opinion publique américaine », a affirmé Charles Heyman, expert des questions de défense du centre de recherches britannique Jane’s Information Group , basé à Londres.

Leurs noms ne sont presque jamais connus, leurs visages non plus, mais les civils, plus que les soldats américains qui ont été 2 000 à tomber dans le pays, sont les premières victimes du meurtrier conflit irakien.
Selon « Iraq Body Count », un groupe de pacifistes indépendants qui comptabilise les victimes irakiennes, le nombre de civils tués depuis l’invasion de l’Irak en mars...