Une nouvelle vague de violence fait treize morts et plus de trente blessés à travers le pays Après le soutien chiite, Moussa obtient celui des Kurdes irakiens

Le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, poursuivant hier une visite historique au Kurdistan d’Irak, a obtenu le soutien des Kurdes, après celui des chiites, à sa proposition de conférence d’entente irakienne. Dans le même temps, une nouvelle vague de violence a frappé hier le pays faisant treize morts et plus de trente blessés. Amr Moussa a reçu hier l’appui à son initiative du président irakien Jalal Talabani à Souleimaniyah, après avoir obtenu le soutien du président du Kurdistan et puissant chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), Massoud Barzani, qu’il a rencontré à Erbil. « J’apporte mon total soutien à l’action et aux idées de Amr Moussa car elles servent l’intérêt de l’Irak », a déclaré M. Talabani à la presse. « Nous mettrons à profit tous nos moyens et contacts avec les différentes composantes de la société irakienne, ainsi que nos relations internationales » pour la faire aboutir, a-t-il dit ajoutant que la Ligue arabe est « la mieux placée pour jouer un rôle en Irak ». « Nous attendons tous l’avènement du nouvel Irak, qui fait partie du monde arabe, avec toutes les spécificités énoncés dans la Constitution », a affirmé pour sa part Amr Moussa qui a prolongé d’un ou deux jours sa visite en Irak. Il a précisé que son adjoint pour les affaires arabes, Ahmed Ben Helli, allait revenir bientôt en Irak pour poursuivre les consultations au sujet des détails de l’initiative arabe et accélérer sa mise en œuvre. Amr Moussa cherche à réunir en Irak une conférence d’entente nationale entre les différentes forces politiques et des personnalités irakiennes ont affirmé qu’une réunion préparatoire se tiendrait le 15 novembre au Caire, ce qui n’a pas été confirmé officiellement. Le chef de la Ligue arabe a pris hier la parole devant les 111 élus kurdes du Parlement régional d’Erbil pour appeler à prôner « la fraternité et l’entente » entre les Irakiens. C’est la première fois qu’un dirigeant arabe s’adresse à cette Assemblée et cette visite au Kurdistan est une reconnaissance implicite par la Ligue arabe d’une zone autonome, depuis 1991, d’un de ses 22 membres. L’initiative de la Ligue arabe a aussi reçu un appui de poids chiite, celui du grand ayatollah Ali Sistani, une référence pour cette communauté majoritaire dans le pays. Pendant ce temps, le résultat du référendum constitutionnel, qui doit jeter les bases de l’État de l’après-Saddam Hussein, se faisait toujours attendre. La commission électorale a publié samedi une partie de ces résultats, qui ne concernent que 13 provinces et seule l’une d’elle, Salaheddine, fief de Saddam Hussein, a rejeté le texte en votant contre à plus des deux tiers des voix. Le texte sera rejeté si deux des cinq autres provinces votent contre à plus de 66 % des voix. Sur le terrain, une nouvelle vague de violence a frappé le pays, faisant treize morts et plus de trente blessés, dont cinq soldats américains. La capitale Bagdad a renoué avec le bruit des explosions, après une accalmie relative, avec quatre attentats dont un à la voiture piégée. La voiture piégée a explosé contre une patrouille de police dans une rue passante du centre, faisant quatre tués dont deux policiers et 13 blessés, selon un bilan de source sécuritaire. Les trois autres attentats ont visé des patrouilles américaines, blessant cinq GI, selon un porte-parole militaire américain. Enfin, un civil irakien a été tué et onze blessés dans un attentat-suicide à la voiture piégée qui a visé une patrouille de l’armée américaine à Kirkouk (Nord), selon une source policière.