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Actualités - CHRONOLOGIE

Les anciens fidèles, en fuite, en prison ou à l’abri à l’étranger

Tandis que Saddam Hussein faisait face à ses juges mercredi passé, plusieurs des piliers de sa dictature sont en fuite ou en prison, alors que d’autres ont trouvé refuge à l’étranger. «Roi de trèfle » dans le jeu de cartes distribué par la coalition militaire qui occupe l’Irak depuis mars 2003, numéro six sur la liste des 55 personnes les plus recherchées par l’armée américaine, Ezzat Ibrahim, ancien vice-président du Conseil de commandement de la révolution (CCR), est le plus haut dignitaire encore en cavale depuis la capture de Saddam Hussein en décembre 2003. Sa tête est mise à prix pour dix millions de dollars. Parmi les dix personnalités encore en fuite sur cette liste noire figurent notamment Taher Jalil Habbouch, du service des renseignements, Saïfeddine Foulayh Hassan, chef d’état-major de la garde républicaine, l’armée d’élite de l’ancien régime, et Rafiq Abdel Latif Tilfah, directeur de la Sûreté générale. Les autres « fidèles » sont derrière les barreaux. Après deux crises cardiaques, l’ancien vice-Premier ministre Tarek Aziz s’est rendu à l’armée américaine le 24 avril 2003, après avoir affirmé avant l’invasion qu’il préférait mourir plutôt que d’être incarcéré dans une prison américaine. Son épouse Oum Ziad, ses deux fils, la femme et les trois enfants de l’un d’eux, ainsi que sa fille, vivent en Jordanie, où ils ont été évacués par un avion militaire américain. Un cousin germain et compagnon de route de Saddam Hussein, Ali Hassan al-Majid, dit « Ali le chimique », accusé notamment d’avoir ordonné le gazage des Kurdes en 1988, à Halabja, est derrière les barreaux. De même que l’ex-ministre de la Défense Sultan Hachem Ahmed, accusé d’implication dans la campagne contre les Kurdes. Taha Yassine Ramadan, ancien vice-président, et le puissant secrétaire de Saddam, Abed Hamid Hmoud, partagent le même sort. Sous les verrous aussi, les trois demi-frères du dictateur déchu, Sabaoui, Watban et Barzan Ibrahim Hassan al-Tikriti. Veuve après sa naissance, la mère de Saddam s’était en effet remariée avec l’oncle de ce dernier, Ibrahim Hassan. D’autres dirigeants de la dictature baassiste n’apparaissent pas sur la liste noire. Ils n’en étaient pas moins des fidèles de Saddam, tel le ministre de l’Information Mohammed Saïd Sahhaff, surnommé « Ali le comique », dont les propos fantaisistes lors de l’invasion américaine avaient fait rire le monde entier. Il avait été le seul à n’avoir pas vu les chars ennemis aux portes de Bagdad. Réfugié à Dubaï, il rédige ses Mémoires. L’ancien ambassadeur d’Irak à l’ONU Mohammed al-Douri, qui avait défendu jusqu’à l’ultime seconde le régime de Saddam dans cette enceinte internationale, enseigne à l’Université de Ajman (Émirats arabes unis). L’ancien ministre des Affaires étrangères Naji Sabri al-Hadithi enseigne le journalisme à Doha (Qatar). Le Qatar a accueilli aussi l’épouse de Saddam, Sajida, et leur troisième fille Hala, qui l’a rejointe en mars 2004, après un séjour en Syrie. Les deux autres filles de Saddam, Raghad et Rana, sont venues de Syrie en Jordanie le 31 juillet 2003, une semaine après la mort de leurs frères Oudaï et Qoussaï tués au combat par les forces américaines. Le président du Parlement, Saadoun Hamadi, 75 ans, libéré le 16 février 2004 par les Américains après neuf mois de détention, s’est réfugié en Jordanie dix jours plus tard, puis s’est rendu en Allemagne pour des raisons médicales. De retour en Jordanie, il vit en reclus. Une demi-sœur de Saddam, Oum Omar al-Naqeeb, son mari Hassan al-Naqeeb, un homme d’affaires, et leurs quatre enfants résident en Jordanie depuis août 2003. Enfin, un des chefs de la garde républicaine, Maher Soufiane al-Tikriti, qui aurait facilité l’entrée des forces américaines à Bagdad, aurait été évacué par les forces américaines en avril 2003, lors de la chute de Bagdad. Il résiderait à Guam (île de l’archipel des Mariannes dans l’océan Pacifique, rattachée aux États Unis). Randa HABIB/AFP

Tandis que Saddam Hussein faisait face à ses juges mercredi passé, plusieurs des piliers de sa dictature sont en fuite ou en prison, alors que d’autres ont trouvé refuge à l’étranger.
«Roi de trèfle » dans le jeu de cartes distribué par la coalition militaire qui occupe l’Irak depuis mars 2003, numéro six sur la liste des 55 personnes les plus recherchées par l’armée...