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HYDROCARBURES Le repli des cours du pétrole et du gaz ne pourrait être que temporaire

Les prix du pétrole et du gaz naturel s’effritent sur les marchés mondiaux, tirés à la baisse par des stocks américains solides et un cyclone Wilma qui ne semble pas menacer les infrastructures pétrolières, mais cette tendance pourrait n’être que passagère. Le repli des cours du pétrole s’est accéléré jeudi dans la foulée de l’annonce par le département américain de l’Énergie d’une hausse des stocks de brut de 5,6 millions de barils sur la semaine écoulée, à 312 millions de barils. Les stocks de gaz naturel ont bondi de 2,1 milliards de mètres cubes sur la même période. Les investisseurs sont aussi rassurés par le fait que le dernier cyclone s’annonçant dans les Caraïbes, Wilma – qui pourrait toucher l’extrême sud de la Floride en fin de week-end –, ne devrait pas avoir d’impact majeur sur les capacités de production pétrolière du golfe du Mexique. Cependant, « une grande partie du repli des cours provient certainement d’une réduction de la prime spéculative liée à une saison des ouragans, particulièrement active en 2005 » dans le golfe du Mexique, explique Mike Fitzpatrick, de la maison de courtage Fimat. « Les réparations des raffineries se poursuivent dans cette région après le passage dévastateur des cyclones Katrina et Rita à la fin de l’été, promettant une hausse progressive de l’offre, et un repli des cours », ajoute-t-il. Les prix du pétrole pourraient donc revenir à leurs niveaux du mois de mai, soit environ 45 et 55 dollars, avance la Fimat. Ces derniers jours, la Réserve fédérale américaine s’est montrée confiante face à de tels scénarios. « Les prix du pétrole devraient effacer leur hausse de la période post-Katrina », a ainsi estimé mercredi Donald Kohn, un des gouverneurs de la Banque centrale américaine, même si le gaz naturel pourrait rester « à des niveaux élevés pour quelque temps ». Pour autant, la détente ne pourrait être que temporaire. Certains analystes rappellent qu’après Katrina, le président Bush a ordonné le déblocage de 30 millions de barils de pétrole issus de la réserve stratégique, et que l’Union européenne a envoyé aux États-Unis 50 millions de barils. Autant d’actions qui auraient pu contenir artificiellement les prix. Surtout, le repli de la demande de pétrole de 2,2 % sur les quatre dernières semaines pourrait n’être qu’éphémère. Fadel Gheit, analyste chez Oppenheimer, rappelle qu’il est habituel de voir les prix du pétrole se replier en octobre. « Aux États-Unis, on est avant la saison où les gens se chauffent, et après l’été, où ils utilisent leur voiture », explique-t-il. Pour le plus long terme, le poids de la Chine dans la demande mondiale va aussi rester déterminant. « Penser que la demande de pétrole de la Chine va décliner parce que sa croissance ralentit est faux : la croissance chinoise a été de plus de 9 % au premier semestre de cette année, et elle va continuer à croître, même si c’est à un rythme inférieur », souligne M. Gheit. L’Agence internationale de l’énergie prévoit d’ailleurs un rebond de la demande pétrolière de la Chine de 7 % en 2006, après une hausse de « seulement » 3,2 % en 2005. Résultat, Oppenheimer table sur des cours du pétrole à 50 dollars en 2006, c’est-à-dire au-dessus de la moyenne de 30 dollars américains de ces cinq dernières années. Les prix du gaz naturel devraient quant à eux dépasser en moyenne 6,82 dollars par million de british thermal unit, alors que leur moyenne sur cinq ans est de 4,87 dollars.
Les prix du pétrole et du gaz naturel s’effritent sur les marchés mondiaux, tirés à la baisse par des stocks américains solides et un cyclone Wilma qui ne semble pas menacer les infrastructures pétrolières, mais cette tendance pourrait n’être que passagère. Le repli des cours du pétrole s’est accéléré jeudi dans la foulée de l’annonce par le département américain de...