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CORRESPONDANCE - Débarquement artistique chinois au Centre Kennedy à Washington Un mois de festivités en danse et en musique

WASHINGTON - Irène MOSALLI L’empire du Milieu, ses pompes et ses œuvres artistiques ont envahi Washingon. Le Centre Kennedy, l’un des plus prestigieux instituts culturels américains, est à l’origine de cette déferlante qui occupe actuellement ses différents théâtres durant un mois. Il y a des décades, on s’était écrié les Russes arrivent ! (titre d’un film célèbre), cette fois ce sont les Chinois qui arrivent ! Neuf cents artistes et 53 spectacles. Et avec eux c’est un véritable débarquement. Neuf cents artistes sont arrivés au pays de l’Oncle Sam pour se produire dans une cinquantaine de spectacles : danse d’opéra, acrobatie et marionnettes. On comprend qu’il ait fallu quatre ans aux responsables du Centre Kennedy pour mettre au point ce « festival chinois » qui vient de commencer. En arrivant au Centre, on est accueilli par une impressionnante installation donnant à voir une multitude de statues qui sont les diverses facettes des arts contemporains chinois avec, néanmoins, des réminiscences d’un mode de vie révolu. Puis il y a eu un gigantesque feu d’artifice activé par sept mille éléments pyrotechniques. Une création sino-américaine Un coup d’envoi éclatant annonciateur de festivités du même calibre. À commencer par la performance du Ballet national de Chine qui s’est fait un point d’honneur de se donner une identité chinoise par le biais d’un format et d’une technique empruntés à l’Occident. Et cette troupe a inscrit à son répertoire diverses créations issues de cette synthèse, dont une version chorégraphiée du film à succès, Raise the Red Lantern, qu’elle a présenté à Washington. Ce drame, qui met en scène la meurtrière rivalité entre deux concubines, a été traité comme une ode à la couleur rouge et à toute sa symbolique : rouge la lanterne désignant la « privilégiée » du soir, rouge le sang versé par amour par l’une et pour trahison pour l’autre. Autre indice du désir de la Chine de s’ouvrir sur le reste du monde, un spectacle intitulé Cathay : trois contes de la Chine et commandité par le Centre Kennedy. Il s’agit d’une création portant la signature d’un metteur en scène américain d’origine chinoise, Ping Chong, et du Théâtre chinois des arts folkloriques, Shaanxi. Le résultat, une magnifique combinaison de l’ancienne technique du théâtre d’ombre avec des effets multimédias de pointe qui transportent le public dans un univers baignant dans le mystère. Dans ce climat de beauté qui se veut primitive, on survole trois différentes époques de l’histoire de la Chine : de la dynastie Tang et ses palais somptueux, à une touchante histoire de survie durant la Seconde Guerre mondiale, pour finir dans le luxueux lobby d’un hôtel du XXIe siècle qui est le symbole de la Chine émergeant comme une force économique dans ces temps de mondialisation. Encore une note très contemporaine avec l’ensemble à percussion féminin « Red Poppy ». Les onze musiciennes dégageant énergie et glamour électrisent le public avec leurs rythmes mêlant le new age, la world music et les tonalités chinoises traditionnelles. Autres temps, autres mœurs. Longtemps honnis et bannis aux USA, « les Rouges » et le Livre rouge sont donc aujourd’hui invités à entrer par la grande porte de la culture. Bonjour la mondialisation.
WASHINGTON - Irène MOSALLI

L’empire du Milieu, ses pompes et ses œuvres artistiques ont envahi Washingon. Le Centre Kennedy, l’un des plus prestigieux instituts culturels américains, est à l’origine de cette déferlante qui occupe actuellement ses différents théâtres durant un mois. Il y a des décades, on s’était écrié les Russes arrivent ! (titre d’un film célèbre),...