Ski alpin - Coup d’envoi aujourd’hui de la saison de la Coupe du monde 2006 Bode Miller crée la polémique avant la première manche à Sölden

Bode Miller, de son propre aveu guère à l’aise sous les feux des projecteurs, a pourtant réussi à faire les gros titres avant même le début de la saison de ski alpin, ce week-end à Sölden, en Autriche. L’Américain, vainqueur de la Coupe du monde 2005, a réaffirmé ses prises de position sur la levée de l’interdiction de certains produits dopants. « Je trouve très hypocrite que ce sport empêche de prendre des produits que n’importe qui peut se procurer légalement », a-t-il dit. « Même avec des produits comme l’EPO, je pense que les effets négatifs présumés doivent êtres contrebalancés par le fait que ces produits peuvent avoir des effets bénéfiques en réduisant notamment les blessures. Je connais beaucoup d’anciens athlètes qui ont des problèmes de genou, de coude ou de dos à cause de leur sport mais je n’en connais pas beaucoup qui souffrent pour avoir pris des stéroïdes. » Bode Miller affirme n’avoir lui-même recours a aucun produit, pas même des vitamines, mais ses propos n’en déclenchent pas moins une vive polémique. Il sera donc au cœur des débats sur le glacier de Sölden, où démarre un hiver olympique avec un géant féminin samedi et un géant masculin le lendemain dont Miller sera l’un des favoris. Les Norvégiens toujours là L’Américain, qui a tout gagné sauf un titre olympique, tentera de le faire aux Jeux de Turin en février même s’il affime ne pas rechercher la gloire. Bode Miller, polyvalent d’exception au style peu orthodoxe, a 28 ans et semble pouvoir régner encore quelques années, s’il parvient à trouver la motivation nécessaire. Il a été très affecté dans sa préparation pour la nouvelle saison par un récent accident de moto de son frère cadet, Chelone, qui a subi de graves blessures à la tête. Parmi les skieurs à suivre à Sölden figure également Hermann Maier. Naguère intouchable, l’Autrichien a 32 ans et n’est plus aussi redoutable qu’il le fut. Il reste néanmoins un excellent spécialiste de géant, comme l’atteste sa victoire l’hiver dernier dans la Coupe du monde de la spécialité. Un autre Autrichien, Benjamin Raich, qui avait lutté jusqu’au bout avec Miller pour le classement général de la Coupe du monde la saison passée, aura également les faveurs du public. Il ne faudrait pas oublier les Norvégiens Lasse Kjus et Kjetil Andre Aamodt, grands chasseurs de médailles dont l’appétit s’aiguise toujours à l’approche de Jeux olympiques. Chez les femmes, la Suédoise Anja Parson, qui a remporté la Coupe du monde ces deux dernières saisons, a pour objectif déclaré de décrocher cette saison un premier titre olympique. Covili revient Un point d’interrogation pèse sur la forme de la Croate Janica Kostelic, une nouvelle fois opérée du genou cet été. D’autres, à sa place, auraient renoncé depuis longtemps mais la triple championne olympique, qui n’a que 23 ans, n’a rien d’ordinaire et pourrait à nouveau atteindre les sommets. L’équipe d’Autriche misera une nouvelle fois sur Renate Götschl et Michaela Dorfmeister, qui devront attendre l’arrivée des épreuves de vitesse pour donner toute la mesure de leur talent. Dix Français ouvriront la saison tandis que les autres devront patienter jusqu’à la fin du mois de novembre. Les meilleures chances françaises à Sölden reposent chez les femmes sur Ingrid Jacquemod et Christel Pascal et chez les hommes sur Joël Chenal et Frédéric Covili. Ce dernier, lauréat de la Coupe du monde de géant en 2002, effectue son retour après une série de blessures. Après l’ouverture à Sölden, la Coupe du monde fera une pause et reprendra fin novembre avec une descente et un super-G hommes à Lake Louise, au Canada.