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CIMAISES - De l’humeur biliaire sous l’Antiquité jusqu’à la dépression à l’époque moderne La mélancolie au fil du temps dans l’art de l’Occident

La mélancolie, de l’humeur biliaire sous l’Antiquité jusqu’à la dépression à l’époque moderne, a inspiré pendant 2 500 ans les arts: une exposition présente au Grand Palais à Paris un ambitieux panorama de ses représentations à travers plus de 200 œuvres. La «Mélancolie - génie et folie en Occident» s’expose «grâce à des chef-d’œuvres miraculeusement prêtés» par une cinquantaine de musées (30 français, 20 étrangers), indique le commissaire de l’exposition, Jean Clair, qui a collaboré étroitement avec les Musées nationaux de Berlin où l’exposition se rendra du 16 février au 7 mai (Neue National Galerie). Les plus grands artistes comme Dürer (avec la célèbre gravure Melancholia I de Berlin), Cranach, Bosch, Poussin, Zurbaran (avec un rare tableau venant de Cleveland, USA), Giorgione (Rome), Georges de la Tour, Goya (Madrid), Delacroix, Rodin, Van Gogh, De Chirico (Rome), Picasso et d’autres sont convoqués pour illustrer chaque époque. Objets bizarres et hétéroclites des cabinets de curiosité (chauve-souris et squelettes de fœtus humains naturalisés), cercueil miniature avec tête de mort, instruments scientifiques, montre en forme de tête de mort témoignent aussi du goût de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle pour une représentation morbide de la mélancolie. À l’origine, dans la Grèce antique, Hippocrate définit la mélancolie (melaina cholè, mot à mot la bile noire) comme un dérèglement de la bile noire, une des quatre humeurs qui composent le corps humain, mais très vite cette «humeur noire» est associée au génie et à la folie. Au Moyen Âge, elle s’enrichit de diverses connotations: l’amour courtois est mélancolique mais aussi le moine qui se retire dans le désert. Soumis aux tentations, ses visions et obsessions sont inspirées du diable (Jérôme Bosch, Lucas Cranach l’ancien). Avec la mort de Dieu proclamée par Nietzsche, la mélancolie devient négation du monde et arrive, au XIXe siècle, le spleen des romantiques (en anglais le mot désigne d’abord la rate, siège de la bile noire toujours présente). Au XXe siècle, les effets de l’histoire aggravent la propension continue de l’homme à la mélancolie (Rodin, Munch, De Chiricho, Otto Dix, Picasso…) qui devient désormais la dépression, répertoriée dans les statistiques comme un des premiers troubles mentaux contemporains (Hopper, Anselm Kiefer). L’énorme catalogue de l’exposition (500 pages) faisant appel à des collaborateurs prestigieux, notamment le poète Yves Bonnefoy, l’historien Marc Fumaroli, le théoricien de l’art Jean Starobinski, le directeur du musée Picasso, Jean Clair, l’historien d’art allemand Werner Spies. (Informations: www.rmn.fr/ melancolie)

La mélancolie, de l’humeur biliaire sous l’Antiquité jusqu’à la dépression à l’époque moderne, a inspiré pendant 2 500 ans les arts: une exposition présente au Grand Palais à Paris un ambitieux panorama de ses représentations à travers plus de 200 œuvres.
La «Mélancolie - génie et folie en Occident» s’expose «grâce à des chef-d’œuvres miraculeusement prêtés»...