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Actualités - OPINION

Le suicide forcé de Ghazi Kanaan

Ce suicide est d’autant plus mystérieux qu’on ne voit pas a priori le mobile qui l’a provoqué faute de renseignements. Toutefois la conjecture la plus probable en est d’ordre politique. La cause. Elle est attribuable à l’Amérique et à elle seule. L’Irak étant tombé entre ses griffes, elle cherche maintenant à faire tomber le dernier bastion qui s’oppose à sa volonté dominatrice, j’entends la Syrie. Comment s’y prendre? Elle a pu occuper l’Irak, mais à quel prix? Une telle conquêtre meurtrière pour ses soldats comme pour son budget n’est plus à rééditer; il faut prendre la Syrie du dedans. Elle songe alors à «l’homme fort», capable d’assouvir ses sournois desseins: cet «homme fort» est tout trouvé en Ghazi Kanaan. Et l’on est en droit de se demander si c’est Mehlis ou un autre qui aurait été l’émissaire de Bush auprès de lui pour un éventuel putsch. L’homme et le régime. Ce militaire de carrière s’est avéré un génial administrateur. Il lui serait donc aisé de renverser le régime en Syrie et probablement le Baas, «la tête noire» de l’Amérique. Ainsi, avec la chute éventuelle des Assad, trop fiers de leur arabisme et farouches ennemis du sionisme et de ses protecteurs, l’Amérique serait à même d’étendre son hégémonie sur tout le Moyen-Orient, sans coup férir cette fois. Le complot déjoué. Le général Kanaan, habile manipulateur des hommes, devait compter sans la vigilance du Second bureau syrien, aussi efficace que la Gestapo d’autrefois ou, selon plus de vraisemblance, aurait été vendu par l’un de ses affidés. Le pustch avorté, il fallait en payer le prix, et c’est le suicide forcé, semblable à celui de Rommel quand la bombe de Von Stauffenber avait raté le Führer en 1944. Le constat. Une telle mort est plus honorable que toute autre, et Ghazi Kanaan l’a acceptée avec un courage stoïque, après avoir sans doute reconnu son tort d’avoir prêté une oreille trop bienveillante à l’Amérique. Dr Charles KHALIFÉ
Ce suicide est d’autant plus mystérieux qu’on ne voit pas a priori le mobile qui l’a provoqué faute de renseignements. Toutefois la conjecture la plus probable en est d’ordre politique.
La cause. Elle est attribuable à l’Amérique et à elle seule. L’Irak étant tombé entre ses griffes, elle cherche maintenant à faire tomber le dernier bastion qui s’oppose à sa volonté...