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P-O - Abbas était hier à Washington pour plaider la reprise des négociations avec Israël Bush refuse de s’engager pour un État palestinien avant la fin de son mandat

Le président américain, George W. Bush, a refusé de s’engager pour la création, avant la fin de son mandat en 2009, d’un État palestinien, en recevant hier le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas, venu à la Maison-Blanche plaider pour une reprise des négociations avec Israël. «Je crois qu’il est possible que deux États démocratiques vivent côte à côte en paix », a déclaré hier M. Bush lors d’une conférence conjointe avec M. Abbas à l’issue de leur rencontre, la première depuis le retrait israélien à la mi-septembre de la bande de Gaza. Interrogé sur le point de savoir si un tel État pourrait voir le jour avant la fin de son deuxième et dernier mandat en janvier 2009, M. Bush a répondu : « Je ne peux pas vous dire quand cela arrivera. J’aimerais voir deux États. Si cela arrive avant la fin de mon mandat, je serais là pour assister à la cérémonie. Si cela n’arrive pas, nous travaillerons dur pour établir les fondations afin que le processus devienne irréversible », a-t-il ajouté. Pour le président américain, « il y aura des moments de progrès et des moments de recul. La clé est d’avancer. D’avoir des partenaires dans la paix pour avancer », a-t-il ajouté. « Cela n’a aucun sens » de fixer ce calendrier sur celui des échéances électorales américaines, a-t-il estimé. Dans une allocution lue à la presse après les discussions, M. Abbas a pourtant plaidé pour « l’application immédiate » de la « feuille de route » et demandé à Israël d’établir un « réel partenariat » avec les Palestiniens pour « faire la paix ». « Il est temps de mettre fin au conflit israélo-palestinien. Il est temps pour les Palestiniens d’obtenir leur liberté et leur indépendance. Il est temps d’avancer rapidement vers la reprise des négociations (avec Israël) sur le statut final » des territoires palestiniens. Quelques heures avant sa rencontre avec M. Bush, il avait accusé Israël de renforcer les adversaires de la paix en isolant la bande de Gaza et en accentuant la colonisation en Cisjordanie. Dans une tribune publiée par le Wall Street Journal, M. Abbas avait estimé avoir rempli sa part du contrat en engageant la réforme des services de sécurité et en faisant tenir globalement la trêve obtenue auprès des groupes armés palestiniens. « Malheureusement, les Palestiniens ne peuvent continuer seuls l’application de la“ feuille de route” », écrivait-il. M. Abbas a en outre affirmé que les élections législatives prévues en janvier seraient ouvertes à « tous les mouvements palestiniens », rejetant ainsi les appels d’Israël à en exclure le groupe islamiste radical Hamas. Sans mentionner spécifiquement le Hamas ou tout autre groupe, M. Bush a pour sa part appelé l’Autorité palestinienne à « commencer à s’attaquer à la menace que posent les gangs armés à une Palestine démocratique ». « Il faut faire face à la menace que ces groupes posent à une paix durable entre les Israéliens et les Palestiniens », a-t-il dit. M. Bush a en outre appelé Israël à démanteler les points de colonisation non autorisés en Cisjordanie et à « mettre fin à l’expansion des colonies », avertissant qu’il « placerait les parties face à leurs responsabilités prévues par la “feuille de route” ». Il a également souhaité que la barrière de séparation israélienne en cours de construction en Cisjordanie soit plutôt « une barrière de sécurité plutôt qu’une barrière politique ». En réaction, l’État hébreu s’est déclaré « pas surpris » par les dires de M. Bush qui exprimait la position traditionnelle des États-Unis. « Mais on ne peut mettre sur le même plan cette demande à celle, adressée par la Maison-Blanche aux Palestiniens, de respecter leurs engagements de mettre fin au terrorisme, car l’arrêt des violences est une condition sine qua non pour une relance de la négociation », a affirmé un haut responsable israélien. En dépit de l’apparent recul de M. Bush sur l’échéance de la création de l’État palestinien, M. Abbas a affirmé qu’il quitterait Washington « plus sûr et plus confiant dans la possibilité de relancer le processus de paix et de progresser sur la voie de la paix, de la démocratie et de la liberté ». Toutefois, hier soir, la violence s’est poursuivie dans les Territoires. En effet, un jeune Palestinien a été tué par des tirs de l’armée israélienne dans le village de Husan, près de Bethléem en Cisjordanie. Il jetait des pierres sur les militaires. Et en soirée, l’Autorité palestinienne a également réagi aux déclarations de M. Bush concernant un État palestinien. « Nous espérons que durant les trois années que le président Bush va rester en poste, nous parviendrons avec son soutien à nous mettre d’accord avec Israël », a déclaré à l’AFP le vice-Premier ministre palestinien, Nabil Chaath. Le négociateur en chef palestinien, Saëb Erakat, a lui aussi minimisé le fait que M. Bush ne fixait plus de date limite pour la création d’un État palestinien, se félicitant qu’il « se soit engagé pour la première fois à user de son influence pour créer un tel État ». De son côté, le Hamas a accusé M. Bush de chercher à provoquer une guerre civile entre Palestiniens en appelant M. Abbas à faire face aux factions armées et à les démanteler. Le Hamas a rejeté, par la voix de son porte-parole, la décision de M. Bush d’envoyer un nouvel émissaire au Proche-Orient avec pour mandat d’aider l’Autorité palestinienne à mettre fin aux attentats et à défaire les infrastructures « terroristes ». Selon le porte-parole, ces déclarations sont « une intervention flagrante des Américains dans les affaires palestiniennes, qui réaffirment l’hostilité des Américains envers notre peuple ».
Le président américain, George W. Bush, a refusé de s’engager pour la création, avant la fin de son mandat en 2009, d’un État palestinien, en recevant hier le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas, venu à la Maison-Blanche plaider pour une reprise des négociations avec Israël.
«Je crois qu’il est possible que deux États démocratiques vivent côte à côte en paix », a déclaré...