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Actualités - CHRONOLOGIE

Voile - La Française va devenir en 2006 la première femme à s’attaquer en solitaire au tour du monde à l’envers Maud Fontenoy : après la rame, la galère

Après ses traversées à la rame de l’Atlantique Nord et du Pacifique, Maud Fontenoy va devenir en 2006 la première femme à s’attaquer en solitaire au tour du monde à la voile et à l’envers. « Le tour du monde à l’envers, c’est deux fois plus de temps, quatre fois plus de grogne » qu’un tour du monde avec vents porteurs, a déclaré hier la jeune Française de 28 ans, en présentant son défi depuis le ministère de l’Outre-Mer. Elle devra affronter vents et courants contraires lors de ce périple par les trois caps qui débutera en octobre 2006 à l’île de la Réunion. Seulement cinq hommes ont réalisé cette circumnavigation à contre-courant, dont le dernier, Jean-Luc Van Den Heede, a établi en 2003 un record de 122 jours de navigation. Aucune femme ne s’est jamais lancée dans l’aventure. « Sa décision de le faire prouve qu’elle a des couilles », certifie le rustique et expérimenté Van Den Heede, qui a revendu le bateau de son record à la jeune navigatrice. « J’en avais parlé à d’autres femmes (NDLR : des navigatrices chevronnées), elles ont décliné, car dans un tour du monde à l’envers il n’y a aucun côté festif. Le plus pénible, c’est de devoir affronter les vagues de front, avec le bateau qui monte et retombe des millions de fois. » Adrien, l’ex-navire de Van Den Heede, est un véritable « coffre-fort », rappelle Maud Fontenoy. Il est pratiquement indestructible, sa coque en aluminium étant capable de « résister au choc d’une baleine, à celui avec un container ou un billot de bois », selon Joël Gamelin, qui l’a produit sur son chantier de La Rochelle. Rançon de la solidité, Adrien qui sera sans doute rebaptisé, est un monolithe de 30 tonnes pour 26 mètres de long, sa grand-voile de 180 mètres carrés pesant à elle seule 135 kilos. Donc dur à manœuvrer. D’ici à octobre 2006, toute l’ergonomie du voilier sera revue et mise aux normes de Maud Fontenoy, qui rend de nombreux centimètres et plusieurs dizaines de kilos au colossal Jean-Luc Van Den Heede. « Je suis en bas d’une immense montagne. Je vais passer d’une barque de sept mètres à un voilier de 26 mètres. Mais je veux une nouvelle fois prouver qu’avec un peu de volonté, tout est toujours possible », explique la Française, qui, après avoir ramé seule dans l’Atlantique Nord en 2003 et dans le Pacifique en 2005, se lance dans une nouvelle galère en solo. « Ce sera mon dernier défi en solitaire », a-t-elle expliqué. « À la rame, j’étais au ras de l’eau, je pouvais caresser les dauphins. Avec la voile, je renoue avec mon enfance, j’ai toujours navigué, j’ai toujours un bateau à Marseille », ajoute Maud Fontenoy. « Effectuer une boucle, c’est mettre un coup de projecteur sur la planète bleue, c’est pouvoir parler de la propreté des océans à garder », souligne la jeune femme, grand défenseur de l’environnement. Avant d’attaquer ce tour du monde au près, qui réduit la vitesse d’un voilier d’environ 50 %, Maud Fontenoy va consacrer les prochains mois à finaliser son aventure. Avant de plonger dans l’enfer. « Un tour du monde à l’envers à la voile, c’est comme monter une côte à vélo alors qu’un tour classique style Vendée Globe, c’est descendre la côte, avec le plaisir des longs surfs sur les vagues portantes », tient à préciser Jean-Luc Van Den Heede. « Les deux n’ont rien à voir. »
Après ses traversées à la rame de l’Atlantique Nord et du Pacifique, Maud Fontenoy va devenir en 2006 la première femme à s’attaquer en solitaire au tour du monde à la voile et à l’envers.
« Le tour du monde à l’envers, c’est deux fois plus de temps, quatre fois plus de grogne » qu’un tour du monde avec vents porteurs, a déclaré hier la jeune Française de 28 ans, en...