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Actualités - CHRONOLOGIE

Les modalités d’ouverture de la frontière au Cachemire s’annoncent délicates

Le séisme meurtrier qui a frappé le Cachemire a créé une opportunité sans précédent depuis un demi-siècle d’ouvrir la frontière disputée de ce territoire entre l’Inde et le Pakistan, mais des incertitudes demeurent quant aux chances d’un accord sur ses modalités. Le président Pervez Musharraf, qui a visité mardi Muzaffarabad, capitale du Cachemire sous contrôle pakistanais, a annoncé être prêt à ouvrir la Ligne de contrôle, ligne de cessez-le-feu qui divise les familles au Cachemire depuis janvier 1949. Cette proposition renforcerait les efforts humanitaires pour aider les victimes. Mais, selon des analystes, il s’agirait d’une offre calculée du président pakistanais qui a déjà tenté de convaincre l’Inde d’accepter l’idée d’une « frontière souple » sur ce territoire où opère une rébellion propakistanaise. L’Inde a salué l’offre, en soulignant qu’elle attendait des précisions. New Delhi a accompli son propre geste de paix, en autorisant des personnes vivant dans les zones du Cachemire sous son contrôle à téléphoner de l’autre côté de la ligne de démarcation. Des experts se montraient néanmoins prudents hier sur le fait qu’un désastre, qui a causé la mort de plus de 49 000 personnes dans les deux pays, puisse conduire à des progrès substantiels sur le Cachemire, source de deux guerres et de plusieurs décennies d’escarmouches entre ces voisins dotés de l’arme nucléaire. À titre d’exemple, les deux pays n’ont toujours pas réussi à s’entendre sur l’autorisation de laisser atterrir des hélicoptères indiens pour travailler côté pakistanais, Islamabad affirmant qu’en aucun cas, des militaires indiens ne pouvaient piloter ces hélicoptères. En outre, l’Inde redoute toujours l’infiltration de rebelles islamistes dans la partie du Cachemire qu’elle contrôle. Officiellement, l’Inde et le Pakistan revendiquent la souveraineté sur l’intégralité du Cachemire. Mais dans tout accord de paix final, l’Inde cherchera vraisemblablement à obtenir que la Ligne de contrôle devienne une frontière permanente, ce qui pourrait symboliquement mettre fin au contentieux territorial. Le Pakistan, de son côté, ne cesse de répéter que le Cachemire est un « territoire disputé ». La majorité des groupes rebelles islamistes combattant les forces indiennes souhaitent que la région fasse partie intégrante du Pakistan. Hier, le chef du principal mouvement rebelle islamiste combattant la présence indienne au Cachemire a salué la proposition faite par le Pakistan d’ouvrir la ligne de contrôle et a appelé l’Inde à accepter cette offre en toute sincérité. Syed Salahuddin, chef du Hizbul Mujahedin, a par ailleurs rappelé que les rebelles n’accepteraient jamais la Ligne de contrôle divisant cette région.

Le séisme meurtrier qui a frappé le Cachemire a créé une opportunité sans précédent depuis un demi-siècle d’ouvrir la frontière disputée de ce territoire entre l’Inde et le Pakistan, mais des incertitudes demeurent quant aux chances d’un accord sur ses modalités.
Le président Pervez Musharraf, qui a visité mardi Muzaffarabad, capitale du Cachemire sous contrôle pakistanais,...