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CIMAISES Une exposition à Londres montre le scandale provoqué par Degas en son temps

Une exposition « Degas, Sickert et Toulouse-Lautrec : Londres et Paris 1870-1910 » se tient à la Tate Britain à Londres, qui montre l’influence de Degas sur les peintres britanniques de son temps et les controverses qu’il a suscitées. L’exposition montre en particulier l’énorme tollé qu’a causé le tableau L’Absinthe, peint en 1875-76, lorsqu’il a été exposé à Londres presque vingt ans plus tard, en 1893. Le tableau est exposé pour la première fois à Londres depuis ce scandale. Le thème était très controversé pour une œuvre d’art : deux personnages aux épaules tombantes, une prostituée et un alcoolique en train de boire la liqueur très en vogue au XIXe siècle et déjà interdite en Grande-Bretagne. L’exposition montre combien les critiques étaient divisés, en rassemblant des articles de l’époque dans un journal que l’on peut transporter avec soi en visitant l’exposition : « Un affront dégoûtant au bon goût », « Vulgaire, nauséabond, laid, révoltant, idiot, dégradant, répugnant », « Comment peut-on vivre avec une telle œuvre ? » protestent les uns. « Un chef-d’œuvre, un tableau dont on ne se lasse pas, vers lequel on revient encore et encore », affirment les autres. «C’était la première fois qu’une controverse est apparue sur ce sujet, mais ce genre de controverses continuent jusqu’à aujourd’hui », explique Anna Robins, commissaire de l’exposition. Sur le modèle de la récente exposition « Whistler, Turner, Monet », la Tate Britain, musée spécialisé dans les artistes britanniques, situé sur les bords de la Tamise, met en rapport trois peintres contemporains en les liant au contexte social de leur époque. Elle a rassemblé plus de cent œuvres, dont une vingtaine de chacun des trois peintres qui donnent leur nom à l’exposition, mais aussi des œuvres de Whistler, Vuillard, Bonnard ou Rodin : huiles, pastels, dessins, lithographies et sculptures. Elle explore les échanges artistiques entre Londres et Paris à la fin du XIXe siècle : Londres est la plus grande métropole de l’époque, au sommet de sa splendeur impériale. Mais ce sont les artistes parisiens qui peignent la modernité, un monde en rapide changement, bouleversé par les innovations technologiques et politiques. Edgar Degas (1834-1917) était très connu et collectionné en Grande-Bretagne dès les années 1870. Sa façon unique de choisir des points de vue décalés, la composition originale de ses tableaux où il n’hésite pas à couper les personnages, a beaucoup influencé les peintres britanniques dans les années 1880, notamment l’impressionniste Walter Sickert. Relativement peu connu à l’étranger, Sickert a accédé à une renommée posthume inattendue depuis que l’auteur américain de policiers Patricia Cornwell l’a accusé dans un best-seller paru en 2002 d’être Jack l’Éventreur, l’un des plus célèbres meurtriers en série de l’histoire. Comme Degas, Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901) était très connu à Londres. La plus grande exposition de son vivant a eu lieu dans une galerie de Regent’s Street en 1898. Lui fut plus prudent : son exposition rassemblait des portraits, plutôt que ses fameuses danseuses du Moulin-Rouge, dont il devinait qu’elles n’allaient pas beaucoup plaire dans l’Angleterre victorienne, relève Richard Thomson, autre commissaire de l’exposition. L’exposition durera jusqu’au 15 janvier, avant de s’installer à la Phillips Collection à Washington.

Une exposition « Degas, Sickert et Toulouse-Lautrec : Londres et Paris 1870-1910 » se tient à la Tate Britain à Londres, qui montre l’influence de Degas sur les peintres britanniques de son temps et les controverses qu’il a suscitées.
L’exposition montre en particulier l’énorme tollé qu’a causé le tableau L’Absinthe, peint en 1875-76, lorsqu’il a été exposé à Londres...