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Actualités - CHRONOLOGIE

L’Iran remet à Bagdad son propre acte d’accusation Saddam Hussein aujourd’hui face à ses juges

Les autorités irakiennes maintenaient hier une totale discrétion sur le déroulement du procès de l’ancien dictateur Saddam Hussein, qui doit s’ouvrir aujourd’hui. Par ailleurs, l’Iran a envoyé aux autorités irakiennes son propre acte d’accusation contre le président déchu. Saddam Hussein et sept de ses lieutenants comparaîtront aujourd’hui pour le massacre de 143 chiites en 1982 à Doujaïl, au nord de Bagdad, en représailles à une attaque contre le convoi présidentiel. Le procès doit se tenir dans un édifice situé dans la zone verte, un secteur ultraprotégé de 6 km2 en plein cœur de Bagdad, abritant les ambassades américaine et britannique et le gouvernement irakien. Saddam Hussein doit comparaître devant cinq juges, qui sont des « figures connues » de la magistrature irakienne, mais dont l’identité sera gardée secrète jusqu’au dernier moment pour des raisons de sécurité, selon Raëd al-Jouhi, porte-parole du Tribunal spécial irakien (TSI). L’heure d’ouverture du procès n’a pas été non plus révélée. « Le procès sera public », a dit le porte-parole du TSI, en précisant cependant que le tribunal peut décider qu’il se tienne à huis clos. L’ancien dictateur devrait comparaître derrière une vitre blindée. Selon les rares indications fournies par les autorités irakiennes, la première audience sera consacrée à des questions de procédure et à la lecture de l’acte d’accusation. Le seul avocat irakien de l’ancien chef d’État, Me Khalil al-Doulaimi, pourrait aussi demander le report du procès, en arguant du manque de temps qui lui avait été laissé pour étudier l’acte d’accusation. Mis en place par l’ex-administrateur américain Paul Bremer, le TSI doit juger les crimes commis par des Irakiens entre le 17 juillet 1968, date du coup d’État baassiste, et le 1er mai 2003 en Irak ou ailleurs, ainsi que les crimes commis lors de la guerre contre l’Iran (1980-88) et l’invasion du Koweït (1990-91). Saddam Hussein et ses sept lieutenants risquent la peine de mort par pendaison. De son côté, l’Iran a envoyé son propre acte d’accusation contre Saddam Hussein aux autorités irakiennes à la veille de l’ouverture du procès du président irakien déchu, a affirmé hier le porte-parole de la justice Jamal Karimi-Rad. « C’est un acte d’accusation du peuple iranien contre Saddam et ses collaborateurs, il y a plusieurs charges, notamment le bombardement d’écoles, de mosquées, de maisons, l’utilisation d’armes chimiques, de génocide, de crime contre l’humanité et violation des conventions internationales », a déclaré M. Karimi-Rad. La guerre Iran-Irak, déclenchée par Saddam Hussein en 1980 et qui a pris fin en 1988, a fait près d’un million de morts de part et d’autre, selon les estimations occidentales. Pour sa part, le Premier ministre irakien Ibrahim Jaafari a déclaré hier que les Irakiens ne verseront pas de larmes pour l’ancien président Saddam Hussein. « Je souhaite que ce procès se déroule, que justice soit faite et que l’on voie que justice est rendue », a ajouté le chef du gouvernement irakien en soulignant qu’il n’était pas personnellement animé par un esprit de vengeance. De son côté, l’ancien chef des inspecteurs de l’ONU pour les armes en Irak, Hans Blix, a jugé hier « très important » le procès de Saddam Hussein, tout en estimant que la chute du dictateur irakien était le « seul avantage » de l’intervention américaine. Par ailleurs, le département d’État américain avait indiqué lundi que le procès de l’ancien dictateur sera une « étape majeure » qui va clore un « sombre chapitre » dans l’histoire de l’Irak. Le porte-parole Sean McCormak a indiqué que les États-Unis et d’autres pays avaient fourni des conseils et une assistance technique pour le procès et que les Américains avaient également participé aux mesures de sécurité lors de la préparation du procès et des auditions des témoins.
Les autorités irakiennes maintenaient hier une totale discrétion sur le déroulement du procès de l’ancien dictateur Saddam Hussein, qui doit s’ouvrir aujourd’hui. Par ailleurs, l’Iran a envoyé aux autorités irakiennes son propre acte d’accusation contre le président déchu.
Saddam Hussein et sept de ses lieutenants comparaîtront aujourd’hui pour le massacre de 143 chiites en...