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SPECTACLE Les 13, 14, 15 suivis des 20, 21, 22 octobre au CCF, salle Montaigne, à 20h Christophe Cotteret revisite le «Dom Juan» de Molière

Personnage de Molière et mythe, Dom Juan ne sera jamais déclassé de la mémoire universelle. Il revient cette fois sur les planches de Beyrouth sous les traits de Pierre Ficheux, acteur principal de la troupe Arcinolether dirigée par Christophe Cotteret, pour six performances au CCF, salle Montaigne, au grand plaisir des moliéréphiles. Œuvre polémique et provocatrice, puisqu’elle s’oppose énergiquement à la règle des trois unités, très en vigueur à cette époque, cette pièce, créée en 1665, fut retirée de l’affiche après quinze représentations, malgré un énorme succès auprès du public. Accusée injustement d’avoir été mal construite, mal jugée, elle sera oubliée pendant près de deux siècles et ne refait surface que grâce aux idéologies du XXe siècle. Le personnage central, Dom Juan, doit aussi sa résurrection au Don Giovanni de Mozart. Mais le mythe sera ballotté et maltraité en fonction des époques et des courants. Tantôt séducteur insatiable, tantôt moraliste expérimenté, il restera à jamais cette figure libertine ancrée dans l’imaginaire collectif. Christophe Cotteret, qui a fondé sa compagnie Arcinolether en 1997 et qui a surfé, depuis, sur des textes classiques et contemporains, clôture avec Dom Juan le cycle Molière. «Cette pièce est comme un défi pour moi. J’ai déjà travaillé sur deux pièces de l’auteur. Ce projet, plus ambitieux et à portée métaphysique, m’intéressait depuis longtemps car il mêle la farce, la comédie mais également la tragédie et il fallait emboîter ces trois figures d’une manière cohérente, confie le jeune metteur en scène. Par ailleurs, il m’importait de redonner à Dom Juan sa figure originale, celle que Molière avait dessinée et que le temps s’était chargé de transformer.» En effet, dans la pièce de Cotteret, Dom Juan n’aura plus les traits d’un homme mûr, expérimenté, ayant ses propres réflexions morales sur la religion et les femmes, à l’instar de Weber ou de Piccoli (qui ont incarné Dom Juan respectivement sur scène et au cinéma), mais d’un jeune acteur dynamique qui doute et s’interroge afin de se libérer des carcans imposés par la société. «C’est grâce à ce questionnement que le mystère s’installera dans la salle et que le lien s’établira entre l’acteur et le spectateur», dit Cotteret d’un air malicieux et réservé. Respecter le texte de Molière dans son intégralité (sauf une scène, jugée peu contemporaine, portant sur l’honneur). Mettre en relief la désobéissance à la règle des trois unités au sein d’un décor épuré, aux structures métalliques, d’«un cadre éclaté et d’une action fragmentaire qui va dans tous les sens». Tels sont les objectifs fixés par Cotteret, qui présente sa pièce en primeur au Liban, puis à Bruxelles et en France. Mais le mot de la fin revient à Dom Juan-Pierre Ficheux: «Pour recréer l’énergie de la pièce, que Cotteret suppose avoir été voulue par Molière, nous avons essayé de reproduire un Dom Juan dynamique, fougueux et à tout instant dans l’action. C’est une gageure pour le metteur en scène qui a travaillé sur les couleurs, les formes et les atmosphères qu’évoque la pièce.» Pari réussi? Rendez-vous salle Montaigne. Colette KHALAF
Personnage de Molière et mythe, Dom Juan ne sera jamais déclassé de la mémoire universelle. Il revient cette fois sur les planches de Beyrouth sous les traits de Pierre Ficheux, acteur principal de la troupe Arcinolether dirigée par Christophe Cotteret, pour six performances au CCF, salle Montaigne, au grand plaisir des moliéréphiles.
Œuvre polémique et provocatrice, puisqu’elle...