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EXPOSITION Élie Kanaan à la galerie Épreuve d’artiste «Seule compte la peinture»

La galerie Épreuve d’artiste, au Quartier des Arts (Saifi Village), amorce sa rentrée avec une exposition d’Élie Kanaan qui présente quarante œuvres de toutes les dimensions, dont 30 huiles et 10 aquarelles. Nous reproduisons ci-dessous le texte de Joseph Tarrab, intitulé «Seule compte la peinture», accompagnant la carte d’invitation : «Seule compte la peinture, le reste est secondaire. Tel est le credo en acte d’Élie Kanaan qui ne baisse jamais les pinceaux quelles que soient les circonstances. Le motif, bateau à Nahr Ibrahim, vitrail à Rouen, vignobles dans la Békaa, donne l’impulsion initiale. Sur la toile vierge, la touche inaugurale rompt la symétrie parfaite du vide. Elle fait tache sur la surface immaculée. Il n’est plus possible de faire marche arrière, il faut aller de l’avant, de perturbation compensée en perturbation compensée, de désordre en désordre, de déséquilibre en déséquilibre, jusqu’à retrouver l’ordre, l’équilibre et la complétude qui marquent la fin du procès de peinture. Cette quête, Élie Kenaan la traduit par la métaphore du labyrinthe. Initier la toile, c’est entrer dans le labyrinthe. Terminer la toile, c’est sortir du labyrinthe. Peindre, c’est parcourir les dédales intérieurs à la recherche de la sortie. Désormais, à force de travailler sans relâche, de donner à la toile en progrès ce qu’elle réclame, de la nourrir de couches sur couches, de l’enrichir de matière colorée, il sait qu’une fois entré dans le labyrinthe il en sortira à coup sûr sans avoir besoin de boussole ni de fil d’Ariane. Remettant sans cesse l’ouvrage sur le métier depuis plus d’un demi-siècle, avec une infatigable régularité quotidienne, il a enfin acquis la certitude de savoir vraiment peindre. Sentiment que confère la maîtrise durement conquise sur soi d’abord, sur ses doutes, ses instruments, ses couleurs, ses compositions, sur le temps – car qu’est-ce que peindre sinon tisser et retisser le temps comme on tisse et retisse les touches et les traits ? Sentiment d’être enfin parvenu, de question en question, à la réponse: oui, la plénitude existe et pour la peinture et pour le peintre. Ce qui ne l’empêchera pas de reposer d’inédites questions chaque fois que sur son chevalet il posera derechef une toile blanche, car aucune maîtrise ne peut dissiper l’angoisse de l’entrée dans le labyrinthe ni l’incertitude de la sortie. La maîtrise fonctionne dans le présent de l’acte de peindre, elle n’a aucune prise sur son à-venir. C’est l’épreuve et la gloire du peintre de vivre dans cette éternelle protension déséquilibrante de la marche en avant et de la transfigurer, envers et contre tout, en œuvre rayonnante de luminosité, vibrante de densité matérielle, d’intensité chromatique, de subtilité allusive, de poésie visuelle. Parties d’un motif puisé dans son vécu journalier, les œuvres d’Élie Kenaan aboutissent très loin ailleurs, dans la vraie vie, la peinture pure.»
La galerie Épreuve d’artiste, au Quartier des Arts (Saifi Village), amorce sa rentrée avec une exposition d’Élie Kanaan qui présente quarante œuvres de toutes les dimensions, dont 30 huiles et 10 aquarelles. Nous reproduisons ci-dessous le texte de Joseph Tarrab, intitulé «Seule compte la peinture», accompagnant la carte d’invitation :
«Seule compte la peinture, le reste est...