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Ultimes discussions sur la Constitution pour faire rallier les sunnites avant le référendum La mission de la Ligue arabe visée par une attaque armée à Bagdad

La mission de la Ligue arabe, arrivée samedi à Bagdad pour tenter de pousser à un dialogue national interirakien, a subi une attaque armée en début de soirée hier alors que les partis politiques tenaient d’ultimes discussions sur la Constitution avant le référendum du 15 octobre. Deux gardes irakiens ont été tués et sept autres blessés par des tirs qui ont pris pour cible le convoi de la mission de la Ligue arabe à Bagdad, a indiqué une source du ministère de l’Intérieur. « Le convoi a pu entrer sans dommage au siège du Comité des ulémas musulmans (la principale organisation de religieux sunnites) », a indiqué la source. La mission de la Ligue arabe est tombée dans une véritable embuscade menée par des hommes armés déterminés et très bien organisés, a raconté à l’AFP un garde de sécurité qui accompagnait les responsables de l’organisation. Rassoul Amine Abid a souligné le caractère sophistiqué de l’attaque qui a commencé, selon lui, par des tirs de roquettes antichar, de mitraillettes et d’armes légères. Les membres de la délégation arabe se rendaient à la mosquée pour une invitation à un « iftar ». « Les membres de la délégation sont sains et saufs, les tirs ont atteint leurs gardes », a déclaré à l’AFP, au siège de la Ligue arabe au Caire, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe pour les Affaires palestiniennes, Mohammed Sobeih. La mission arabe, conduite par le secrétaire adjoint de l’organisation pour les Affaires arabes, l’Algérien Ahmed ben Helli, est arrivée à Bagdad avec l’intention de favoriser un dialogue national et préparer une visite du chef de la Ligue, Amr Moussa. Alors qu’elle a été défendue par le chef de la diplomatie Hoshyar Zébari, selon qui l’organisation pourrait aider l’Irak à sortir de la violence, la mission a été critiquée dans la presse et par le courant du chef radical chiite Moqtada Sadr. Ce dernier a exigé que la Ligue arabe condamne les auteurs des violences, notamment la branche irakienne d’el-Qaëda et le régime du président déchu Saddam Hussein, avant de mener une médiation entre les Irakiens. D’autre part, des chefs de partis politiques irakiens ont tenu hier d’ultimes tractations pour encourager les sunnites à se prononcer en faveur du projet de Constitution. À Bagdad, des discussions, à l’initiative de Massoud Barzani, le chef de la région autonome du Kurdistan, étaient en cours pour « susciter un ralliement des Arabes sunnites » au projet de Constitution, selon un haut responsable kurde. De nombreuses organisations sunnites avaient appelé samedi à rejeter le texte, car il porte selon elles « les germes d’une division de l’Irak ». Le président du Parlement, le sunnite Hajem al-Hassani, a estimé possible d’un point de vue légal d’apporter des modifications au projet avant le référendum, mais qu’il n’était pas question de considérer le texte comme « provisoire », comme l’a suggéré un député sunnite Michaane Joubouri. Le président Jalal Talabani a indiqué pour sa part à la presse qu’il ne s’agissait pas de modifier le projet, mais de prendre en compte des suggestions du Parti islamique irakien, la principale formation sunnite du pays. « Je les trouve personnellement acceptables », a-t-il dit sans préciser la nature de ces propositions. Selon un responsable proche du dossier, « les dernières discussions sur le texte ont peu de chances d’aboutir et ont pour seul but d’envoyer un message positif aux sunnites et les pousser à se rendre aux urnes pour voter “oui” ». Le texte a en effet été imprimé à des millions d’exemplaires par l’ONU et sa distribution à la population est bien avancée, à quelques jours du référendum auquel 15,5 millions d’Irakiens sont appelés à participer. Par ailleurs, les mesures de sécurité prévues pour le référendum ont commencé à se mettre en place, alors qu’on apprenait que l’aéroport international de Bagdad serait fermé du 13 au 16 octobre. Les autorités ont annoncé un couvre-feu et une fermeture partielle des frontières. L’utilisation des véhicules sera limitée ainsi que le port d’armes. Au niveau sécuritaire, treize Irakiens ont été tués dans des attaques hier, notamment un responsable du Parti islamique irakien à Mossoul (Nord), ainsi qu’un soldat américain.

La mission de la Ligue arabe, arrivée samedi à Bagdad pour tenter de pousser à un dialogue national interirakien, a subi une attaque armée en début de soirée hier alors que les partis politiques tenaient d’ultimes discussions sur la Constitution avant le référendum du 15 octobre.
Deux gardes irakiens ont été tués et sept autres blessés par des tirs qui ont pris pour cible le...